Le Monde moderne . ion par CharlesGarnier son grande baieflanquée de deuxfenêtres donne desairs datelier à cettehaute pièce autourde laquelle règneun balcon per-mettant daccéderaux vitrines supé-rieures de la bi-bliothèque. En bi-bliophile soigneux,il a mis ses plushumbles volumesà labri de la pous-sière derrière desglaces et il faitorner dune reliureou tout au moins d un cartonnage tout ce qui offre delintérêt : son budget est grevé de cechef de plus de 2 000 francs par an. Il parle avec une jubilation de gour-met du frisson de plaisir qui voussaisit à insérer le couteau entre les pag


Le Monde moderne . ion par CharlesGarnier son grande baieflanquée de deuxfenêtres donne desairs datelier à cettehaute pièce autourde laquelle règneun balcon per-mettant daccéderaux vitrines supé-rieures de la bi-bliothèque. En bi-bliophile soigneux,il a mis ses plushumbles volumesà labri de la pous-sière derrière desglaces et il faitorner dune reliureou tout au moins d un cartonnage tout ce qui offre delintérêt : son budget est grevé de cechef de plus de 2 000 francs par an. Il parle avec une jubilation de gour-met du frisson de plaisir qui voussaisit à insérer le couteau entre les pagesdune belle impression à grandes marges,fleurant lencre dimprimerie toute fraî-che ». Aux rares panneaux laissés librespar les livres sont accrochés des toiles,des pastels, portraits du maître, de sesenfants, de M Sarcev. Sur la chemi- née se dresse son buste en marbre parCrauk. Sans parler dune bibliothèque tour-nante à portée de la main, trois tablessont encombrées de livres. Celle où. A NANTERHE i A R C E T ET S 0 X F I L - ]\I. Sarcev travaille na pas moins detrois mètres de long, elle est envahie parim fouillis de cinquante ou soixante vo-lumes renouvelés sans cesse. A peine yreste-t-il de la place pour le téléphonecommuniquant avec la porte dentréedoù on lui annonce le nom des visi-teurs, la lampe électrique avec son am-poule dépolie, lencrier de cuivre et laplume en bois grosse comme le pouce,dont il se sert exclusivement depuis quila été menacé de la crampe des écrivains. ln A N CI s Q U E S A II C E Y Au rez-de-chaussée souvre la salle àmanger où le mardi et le vendredi lecouvert est mis pour les intimes. On aécrit beaucoup de fantaisies à propos deces repas : M Sarcey les préside avecinfiniment de bonne grâce, tandis querani()hilryon, fidèle à ses principesvégétariens atténués seulement parlabsorption dieufs sous des formesdiverses, maintient la causerie au dia-pason dune interminable bonne hu-meur. Aux commensaux


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