. Contes roses . ©s. â llolà , mes maîtres, fit Jean, en apercevant leur embarras, je croisquun petit coup de main aiderait à vous tirer daffaire. Voulez-vous queje men mêle? Je pense en cette occasion pouvoir vous être de quelqueutilité. Lun des marchands lui répondit : â Brave compagnon, si vous nous tirez de ce pas, nous vous don-nerons volontiers un petit écu pour votre peine. Voici tantôt trois heuresque nous travaillons à nous sortir de ce maudit trou, et nous sommes,vous le voyez, aussi avancés quauparavant. Cette damnée charrette nebouge ni à hue ni à dia! Allons, poussez à la


. Contes roses . ©s. â llolà , mes maîtres, fit Jean, en apercevant leur embarras, je croisquun petit coup de main aiderait à vous tirer daffaire. Voulez-vous queje men mêle? Je pense en cette occasion pouvoir vous être de quelqueutilité. Lun des marchands lui répondit : â Brave compagnon, si vous nous tirez de ce pas, nous vous don-nerons volontiers un petit écu pour votre peine. Voici tantôt trois heuresque nous travaillons à nous sortir de ce maudit trou, et nous sommes,vous le voyez, aussi avancés quauparavant. Cette damnée charrette nebouge ni à hue ni à dia! Allons, poussez à la roue, de toutes vos forces,je men vais fouetter ma bête. â Point nest besoin de votre cheval, mon maître, répliqua JeanrOurs en souriant. Otez-vous seulement de là , et laissez-moi faire toutseul : ceci est pour moi jeu denfant. Il se débarrassa de son bissac, retroussa ses manches, et se glissasous la voiture. Puis, sarc-ljoutant des coudes et des genoux, il fit le CONTES ROSES DE MA Mà :^f;p oTos etlioup! dun seul coup de reins enleva attelage, voiture etchargement. Mais il y alla de si bon cÅur quil culbuta le tout fortproprement sur le revers du fossé. Ce fut un horrible fracas de vaisselle brisée, une pluie tintantedéclats et de tessons, tandis que le cheval, les quatre fers en lair,lançait des ruades à la lune qui commençait à se montrer. â Ah, brigand! scélérat! maudit! sécrièrent les trois la peste tétoufîe, chien de maladroit, nous voici ruinés par tafaute ! JEAN LOURS. 33 Et se ruant contre lui, ils laccablèrent de coups, tapant du fouet,des poings, des pieds. Jean lOurs rompait devant leur attaque, parant les horions de sonmieux. â Doucement, mes maîtres, doucement ! Tout beau! criait-il sansse mettre en colère, â car il se souciait aussi peu de leurs coupsquun éléphant sinquiète de la piqûre des mouches. â Ménagez-vouset ne vou


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