. Contes et nouvelles de Marguerite de Valois, reine de Navarre. Nouv. éd. ornée de 75 jolies gravures . peut bien nêtre pascliaste sans pecher. Comment len-tendez - vous , répondit Oysille ?Quand elle en prend un autre pourson mari, repartit Emarsuite. Et quiest la sotte, répliqua Parlamente, quine connoisse pas la différence quil ya entre son mari eluu autre, de quel-que manière quil puisse se travestir?11 y en a eu, et il v en aura, ré-pondit Emarsuite , qui ont été trom-pées à la bonne foi, et qui parlantne sont point coupables. Si vous ensavez quelquune , dit Dagoucin , fai-tes-nous-en le
. Contes et nouvelles de Marguerite de Valois, reine de Navarre. Nouv. éd. ornée de 75 jolies gravures . peut bien nêtre pascliaste sans pecher. Comment len-tendez - vous , répondit Oysille ?Quand elle en prend un autre pourson mari, repartit Emarsuite. Et quiest la sotte, répliqua Parlamente, quine connoisse pas la différence quil ya entre son mari eluu autre, de quel-que manière quil puisse se travestir?11 y en a eu, et il v en aura, ré-pondit Emarsuite , qui ont été trom-pées à la bonne foi, et qui parlantne sont point coupables. Si vous ensavez quelquune , dit Dagoucin , fai-tes-nous-en le conte , je vous donnema voix. Je trouve que linnocenceet le péché sont deux choses bien in-compatibles. Si Jes histoires qui vousont ci - devant été faites ne vousont pas suffisamment fait voir; mes,» ?>2 CONTES DE LA REINE dames, quil est dangereux de logerceux qui nous appellent mondains,qui se regardent comme des saints ,et qui se croient bien plus régénèresque nous ; voici un exemple quinous convaincra quils sont hommescomme les autres, et même un peuplus que les autres. T. »E NAVARRE. 53 XLVIir CONTE. Deux Cordeliers prirent successivementla place de lépoux la première nuit desnoces, et en furent châtiés. JLje cabaretier dun village de Pc-rigord maria une de ses filles : il in-vita à la noce tous ses parens et amis,et les traita du mieux quil put. Deuxcordeliers arrivèrent le jour des no-ces , et comme il nYtoit pas de labienséance quils fussent de la noce ,on leur donna à souper dans leurchambre. Celui des deux qui avoit leplus dautorité et de malice simaginaque , puisquon ne lui vouloit pasdonner part à la table, il devoil avoirpart au lit , et résolut de leur faire 54 CONTÉ S DK I, A REINE un tour de son métier. Le soir étantvenu, et la danse commencée, lecordelicr regarda long-temps la ma-riée à la fenêtre, et la trouva belleet fort à son gre. Il apprit des ser-vantes en quelle chambre elle devoitcoucher, et trouva que céto
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