Contes en vingt lignes . bJ tant bien quil y a là quelque chose dextraordinaire. Depuis lors, V<^roniquc vécut heureuse et, malgréquelle ne sût pas lire, elle acquit une grande scienceen écoutant ce qui se disait dans la flamme. Chacunla prit en profond respect, la considérant commeune élue. On lentretenait peu, car elle ne prêtaitquune oreille distraite à. la parole humaine. Afin dene point profaner sa chair qui avait connu la divineétreinte, elle demeura fille, nayant aucun regret de lavie sans amour, car elle entendait vanter chaque jourles pures voluptés du Paradis. Comme la Marceline,


Contes en vingt lignes . bJ tant bien quil y a là quelque chose dextraordinaire. Depuis lors, V<^roniquc vécut heureuse et, malgréquelle ne sût pas lire, elle acquit une grande scienceen écoutant ce qui se disait dans la flamme. Chacunla prit en profond respect, la considérant commeune élue. On lentretenait peu, car elle ne prêtaitquune oreille distraite à. la parole humaine. Afin dene point profaner sa chair qui avait connu la divineétreinte, elle demeura fille, nayant aucun regret de lavie sans amour, car elle entendait vanter chaque jourles pures voluptés du Paradis. Comme la Marceline, elle parvint sans infir-mité jusqu à lâge de cent ans. Le jour même oij tout le village sapprêtait àfêter son anniversaire, de grand matin, on trouva saporte ouverte. La cuisine était minutieusement rangée,la femme et le coquemar avaient disparu. Quelques-uns dirent : « Nous lavons aperçuehier soir daas la voyette des clairs, près du Pont dePaluel ». Il y a bien longtemps de cela. 17 Octobre 66


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