. Contes De Fees . dont lu-nion était parfaite : ils saimaient tendrement, etleurs sujets les adoraient; mais il manquait à lasatisfaction des uns et des autres de leur voir unhéritier. La reine, qui était persuadée que le roilaimerait encore davantage si elle en avait un,ne manquait pas au printemps daller boire deseaux qui étaient excellentes. Lon y venait enfoule; et le nombre détrangers était si grand,quil sen trouvait là de toutes les parties dumonde. Il y avait plusieurs fontaines dans un grandbois où lon allait boire ; elles étaient entouréesde marbre et de porphyre, car chacun se piqua
. Contes De Fees . dont lu-nion était parfaite : ils saimaient tendrement, etleurs sujets les adoraient; mais il manquait à lasatisfaction des uns et des autres de leur voir unhéritier. La reine, qui était persuadée que le roilaimerait encore davantage si elle en avait un,ne manquait pas au printemps daller boire deseaux qui étaient excellentes. Lon y venait enfoule; et le nombre détrangers était si grand,quil sen trouvait là de toutes les parties dumonde. Il y avait plusieurs fontaines dans un grandbois où lon allait boire ; elles étaient entouréesde marbre et de porphyre, car chacun se piquaitde les embellir. Un jour que la reine était assiseau bord de la fontaine, elle dit à toutes ses damesde séloigner et de la laisser seule; puis ellecommença ses plaintes ordinaires : « Ne suis-jepas bien malheureuse, dit-elle, de navoir pointdenfants ! Il y a cinq ans que jen demande au •i96 \.A BICHE AU BOiS. ciel, je nai pu encore le toucher; mourrai-je sansavoir cette satisfaction? » :^- /^. ^ ^ ff/^^ Gomme elle parlait ainsi, elle remarqua queleau de la fontaine sagitait; puis une grosseécrevisse parut et lui dit : « Grande reine, vous LA BICHE AU BOIS. 297 aurez enfin ce que vous désirez. Je vous avertisquil y a ici proche un palais superbe que les féesont bâti ; mais il est impossible de le trouv^er,parce quil est environné de nuées fort épaissesque lœil dune personne mortelle ne peut péné-trer; cependant, comme je suis votre très-hum-ble servante, si vous voulez vous fier à la con-duite dune pauvre écrevisse, je moffre de vousy mener. » La reme lécoutait sans linterrompre, la nou-veauté de voir parler une écrevisse layant fortsurprise; elle lui dit quelle accepterait avec plai-sir ses oifres, mais quelle ne savait pas aller enreculant comme elle. Lécrevisse sourit, et sur-le-champ elle prit la figure dune belle petite vieille.« Eh bien, madame, lui dit-elle, nallons pas àreculons, jy consens; mais surtout regardez-moicomme une de
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