. Lettres d'une Peruvienne . epublique, depuis la faute que jai com-mife, il nen prend quà ma zélé efl plus refpeftueux, fes foinsplus affidus, fonattention plus pénétrante. Il a deviné que la préfence continuel-le des Sauvages de fa fuite ajoutoit lacontrainte à mon affliftion ; il ma déli-vrée de leurs regards importuns, je naiprefque plus que les fiens à fupporter. Le croirois-tu, mon cher Aza ? Il y ades momens oîi je trouve de la douceur dans * Le May s eu une plante dont les Indiensfont une boilTon forte & falutaire; ils en pré.Tentent au Soleil les jours de fes fêtes, & ils


. Lettres d'une Peruvienne . epublique, depuis la faute que jai com-mife, il nen prend quà ma zélé efl plus refpeftueux, fes foinsplus affidus, fonattention plus pénétrante. Il a deviné que la préfence continuel-le des Sauvages de fa fuite ajoutoit lacontrainte à mon affliftion ; il ma déli-vrée de leurs regards importuns, je naiprefque plus que les fiens à fupporter. Le croirois-tu, mon cher Aza ? Il y ades momens oîi je trouve de la douceur dans * Le May s eu une plante dont les Indiensfont une boilTon forte & falutaire; ils en pré.Tentent au Soleil les jours de fes fêtes, & ils eaboivent jufquâ livrefle après le facritice. Fc-yz ïHiJi. des Incas t. 2. p. i$i. LETTRE VII. 45 dans ces entretiens muets; le feu de Tes,yeux me rappelle limage de celui quejai vu dans les tiens; jy trouve des rap-ports quiféduifent mon cœur. Hélas quecette illufion efl: panàgere, & que les re-grets qui la fuivent font durables ! ils nefiniront quavec ma vie, puifque je nevis, que pour LET- 45 LETTRE VIII. LETTREHUITIEME. Q Uand un feul objet réunit toutes _ nos penfées, mon cher Aza, les événemens ne nous intéreïTent que par les rapports que nous y trouvons avec, lui. Si tu nétoisie feul mobile de mon arae, aurois-je paffé, comme je viens de faire, de lhorreur du défefpoir à lef- pérance la plus douce? Le Cacique avoit déjà eflayé pîufieurs fois inutilement de me faire approcher de cette fenêtre, que je ne regarde plus fans frémir. Enfin, preffée par de nouvelles inftances, je I I niy fuis laiffée conduire. Ah, mon cher Aza, que jai été bienrécompenfée de ma complaifance ! ] Par un prodige incompréhenfible, en Iji me faifant regarder à travers une efpé- if j ce de canne percée, il ma fait voir la terre dans un éloignement, où fans le lecours de cette merveilleufe machine, me$ éÊk LETTRE VIII. 47 mes yeux naiiroient pu atteindre. En même tems il ma fait entendrepar des fignes (qui commencent à medevenir familiers) qu


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