. Pauvre Blaise . onnaîtrai bien en les mangeant. HÉLÈNE. Mais quand nous voudrons manger des radis,comment les trouverons-nous? JULES. Ah ! je nen sais rien ! Tu mennuies avec tesraisonnements. BLAISE. Écoutez, Monsieur Jules, vous nêtes pas raison-nable; ce ne sera pas un jardin, cela; on ny verrarien pendant plus dune quinzaine. Laissez votresœur y mettre quelques fleurs. JULES, frappant du pied. Non, non, non, je ne veux pas; je naime pasles fleurs, et je nen mettrai pas. » Hélène était rouge; elle avait envie de pleurer,Biaise en eut pitié et lui dit : « Ne vous affligez pas. Mademoiselle


. Pauvre Blaise . onnaîtrai bien en les mangeant. HÉLÈNE. Mais quand nous voudrons manger des radis,comment les trouverons-nous? JULES. Ah ! je nen sais rien ! Tu mennuies avec tesraisonnements. BLAISE. Écoutez, Monsieur Jules, vous nêtes pas raison-nable; ce ne sera pas un jardin, cela; on ny verrarien pendant plus dune quinzaine. Laissez votresœur y mettre quelques fleurs. JULES, frappant du pied. Non, non, non, je ne veux pas; je naime pasles fleurs, et je nen mettrai pas. » Hélène était rouge; elle avait envie de pleurer,Biaise en eut pitié et lui dit : « Ne vous affligez pas. Mademoiselle, je vousarrangerai un autre jardin, et je vous y planteraide belles fleurs toutes venues. HÉLÈNE. Merci, Biaise, tu es bien bon. JULES. Et moi ! je suis donc mauvais, moi? PAUVRE BLAISE 29 HÉLÈNE. Tu nes pas mauvais, mais Biaise est très bon. JULES, avec colè ne veux pas que Biaise soit meilleur que moi ;je ne veux pas que tu le dises. HÉLÈNE. Je ne le dirai pas si cela te contrarie, mais. il courut pour battre Hélène. JULES, de mê quoi? HÉLÈNE. Biaise est très bien. » Jules se mit à crier, à \,aper des pieds; il courutpour battre Hélène; elle se sauva; il sélança surBiaise, qui esquiva le coup en sautant lestementde côté. Jules tomba sur le nez et redoubla sescris; la bonne dHélène accourut. 30 PAUVRE BLAISE « Quy a-t-il? pourquoi ces cris?JULES, pleurant. Biaise est méchant; il veut arracher mes légumespour mettre des fleurs; ils disent que je suis mé-chant; cest lui qui est méchant, il veut arrachermes légumes. LA BONNE. Pourquoi contrariez-vous M. Jules, et commentosez-vous lui arracher ses légumes, Biaise? BLAISE. Je vous assure, Madame, que je ne veux rienarracher, et que je ne veux pas contrarier M. lui-même qui se contrarie. LA BONNE. Cest cela! toujours la même chanson! CestM. Jules qui se fait pleurer lui-même, nest-cepas?» Biaise voulut répondre, maïs la bonne ne lui enlaissa pas le tem


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