Le sang des dieux . cris, pourquoi ces clameurs vaines,Nous appelant au loin comme des voix humaines ?Serions-nous amoureux du vide et du néant ? Horizon, horizon, songe bleu de la grève, Tes voix sont nos douleurs, tes reflets notre rêve Et notre âme infinie est sœur de lOcéan. LE SANG DES DIEUX CHANT DHAROLD AU POETE ALFRED TENNYSON I o, m, cest là-bas quelle est, dans lhorizon qui fille du vieux roi des sombres mers du Nord,Dans lîle aux flots trempés doutremer et de brume,Où les cygnes marins vont perdre leur essor. Cest là quils vont, lissant la neige de leur plume,Semer de givre


Le sang des dieux . cris, pourquoi ces clameurs vaines,Nous appelant au loin comme des voix humaines ?Serions-nous amoureux du vide et du néant ? Horizon, horizon, songe bleu de la grève, Tes voix sont nos douleurs, tes reflets notre rêve Et notre âme infinie est sœur de lOcéan. LE SANG DES DIEUX CHANT DHAROLD AU POETE ALFRED TENNYSON I o, m, cest là-bas quelle est, dans lhorizon qui fille du vieux roi des sombres mers du Nord,Dans lîle aux flots trempés doutremer et de brume,Où les cygnes marins vont perdre leur essor. Cest là quils vont, lissant la neige de leur plume,Semer de givre blanc le sable uni du bord,Là que laube vermeille et les vagues décumeLui font de leurs baisers une tunique dor ! Laurore la réveille et la lune la baigne, Lalgue verte lessuie et sous lor de son peigne Le vent tresse en bandeaux ses cheveux couleur miel. Elle chante debout aux clartés des étoiles, Les bras nus sur sa harpe, et rit aux blanches voiles Des pirates normands, qui glissent sous le PARFUMS ANCIENS 93 CHANT DHAROLD II U N beau jour douragan, où laile des tempêtesDans des vagues de lait noiera les fiers récifsEt fera tournoyer des lambeaux de mouettesSanglantes dans lécume avec des cris plaintifs, Où les chevaux marins sous le vent qui les fouetteLe poitrail ruisselant, se cabreront rétifs,Nu, sauvage, au premier qui dressera la tête,Je bondis et maccroche à ses crins convulsifs. Là de ma lance dor, ô farouche hippocampe,Au creux de ton flanc nu jenfoncerai la hampe,Moi larchange exilé, fils des gouffres amers. Et nous irons tous deux, monture échevelée,Ivres de désespoir, de rage et deau salée,Toi vaincu, moi vainqueur, à la fille des mers. 94 LE SANG DES DIEUX HAROLD OES durs genoux vissés à la croupe décaillésDu monstre qui se cabre, armé, casqué dor clair,Ainsi passe en chantant dans le vent des bataillesHarold aux blonds cheveux, vainqueur du gouffre amer. Lhippocampe est vaincue, un rouge flot dentraillesPend en sangl


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