Le diable amoureux, roman fantastique . deux pas dici, et à la suite de monévocation je dois mattendre à quelque tentative 4f LE DIABLE AMOUREUX. 15 de leur part pour mépouvanter. Tenons bon;tournons la raillerie contre les mauvais plai-sants. Cette délibération fut assez courte, quoique unpeu troublée par le ramage des hiboux et deschats-huants qui habitaientles environs, et même lin-térieur de ma caverne. Un peu rassuré par mesréflexions, je me rasseois surmes reins, je me piété; jeprononce lévocation dunevoix claire et soutenue ; et,en grossissant le son , jap-pelle, à trois reprises et à t


Le diable amoureux, roman fantastique . deux pas dici, et à la suite de monévocation je dois mattendre à quelque tentative 4f LE DIABLE AMOUREUX. 15 de leur part pour mépouvanter. Tenons bon;tournons la raillerie contre les mauvais plai-sants. Cette délibération fut assez courte, quoique unpeu troublée par le ramage des hiboux et deschats-huants qui habitaientles environs, et même lin-térieur de ma caverne. Un peu rassuré par mesréflexions, je me rasseois surmes reins, je me piété; jeprononce lévocation dunevoix claire et soutenue ; et,en grossissant le son , jap-pelle, à trois reprises et à très-courts intervalles;Béelzébuth. Un frisson courait dans toutes mes veines, etmes cheveux se hérissaient sur ma tête. A peine avais-je fini, une fenêtre souvre à deuxbattants vis-à-vis de moi, au haut de la voûte :un torrent de lumière plus éblouissante que celledu jour fond par cette ouverture ; une tête dechameau horrible, autant par sa grosseur que parsa forme, se présente à la fenêtre; surtout elle. 16 LE DIABLE AMOUREUX. avait des oreilles démesurées. Lodieux fantômeouvre la gueule, et, dun ton assorti au reste delapparition, me répond : Che vuoi? Toutes les voûtes, tous les caveaux des envi-rons retentissent à lenvi du terrible Che vuoi?Je ne saurais peindre ma situation; je ne sau- LE DIABLE AMOUREUX. 17 rais dire qui soutint mon courage et mempêchade tomber en défaillance à laspect de ce tableau,au bruit plus effrayant encore qui retentissait àmes oreilles. Je sentis la nécessité de rappeler mes forces;une sueur froide allait les dissiper : je fis un effortsur moi. Il faut que notre âme soit bien vaste et ait unprodigieux ressort; une multitude de sentiments,didées, de réflexions touchent mon cœur, pas-sent dans mon esprit, et font leur impression tou-tes à la fois. La révolution sopère, je me rends maître dema terreur. Je fixe hardiment le spectre. « Que prétends-tu toi-même, téméraire, en temontrant sous cette


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