Revue pittoresque : musée littéraire . achevait son récit, quand il sentitquelque chose qui touchait légèrement son épaule;il se retourna vivement et le visage couvert de rou-geur. Cétait son lévrier favori qui, dans un accèsde tendresse, lui disait bonsoir. — Tu mas fait une horrible peur, Vulcain, ditle général; jai cru que cétait ma fille qui nousécoutait : quelle honte ceût été pour moi ! Il reprit encore sa pipe, et dun souffle vigou-reux il ranima ses feux é me levai. — Bonsoir, géné me prit la main : — Bonsoir, mon enfantJe sortais, il me rappela. — Fais-moi le plaisir, J


Revue pittoresque : musée littéraire . achevait son récit, quand il sentitquelque chose qui touchait légèrement son épaule;il se retourna vivement et le visage couvert de rou-geur. Cétait son lévrier favori qui, dans un accèsde tendresse, lui disait bonsoir. — Tu mas fait une horrible peur, Vulcain, ditle général; jai cru que cétait ma fille qui nousécoutait : quelle honte ceût été pour moi ! Il reprit encore sa pipe, et dun souffle vigou-reux il ranima ses feux é me levai. — Bonsoir, géné me prit la main : — Bonsoir, mon enfantJe sortais, il me rappela. — Fais-moi le plaisir, Jules, de couper ta barbeet tes moustaches; fais-moi le plaisir de ne plusmettre de gants jaunes, et de ne plus porter delorgnon, veux-tu? Nous avions de si belles moustaches nous autresdans larmée, des mains si nerveuses, une barbesi noire, de si bons yeux et de si belles femmes,que toutes vos moustaches, et vos gants jaunes,et voire barbe, et vos lorgnons, et vos demoiselles,me font pitié! JULES JANIN. MMM^. LESPRIT DU COEUR. A vingt ans, lorsque nous aimons et que lamournous trahit, tout nous manque à la fois; plustard, nous avons, pour le remplacer, lanibitinn,la gloire, la vanité, la science; lamour alors nestquune scène détachée de la vie; k vingt ans, ilest tout; on en guérit, mais les cicatrices restent;le cœur reverdit, mais ne reQeurit Lamour, chez certaines femmes, ne naît sou-vent que de la difficulté de lentreprise; lamourde ces femmes est comme la mort; il ne frappeque ceux qui le fuient; il névite que ceux qui lecherchent. m. Un cœur neuf cherche toujours celui qua vieilliTexpérience, pressé quil est de côtoyer les rivesde la vie quil ignore, et que lautre a déjà par-courues. De son côté, le cœur qui a descendu lefleuve, et qui en a sondé les écueils, appelle lesjeunes amours dans lespoir de remonter avec euxle courant qui lentraîne. IV. Bienheureux les esprits rigides qui ont fait uncrime aux amants déla


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