. Legendes Valaisannes . ulement je crois que sije la raconte vous aurez trop peur. -— Nous, avoir peur ! répliquèrent les jeunes filles, crois-tu doncque nous ne sommes pas aussi braves que toi ? — Eh bien ! reprit Sophie, cest une histoire de revenants !... — Une histoire de reve-nants I et tu timagines que nousaurons peur I dit Césarine ; noussommes toutes des Saviézanes !Dabord, comme sil y en avait detes revenants, et puis, il est dé-fendu dy croire, cest la servantede monsieur le Curé qui me la dit: — Raconte seulement tonhistoire, reprirent les autres. — Eh bien ! commençaSophie, vous s
. Legendes Valaisannes . ulement je crois que sije la raconte vous aurez trop peur. -— Nous, avoir peur ! répliquèrent les jeunes filles, crois-tu doncque nous ne sommes pas aussi braves que toi ? — Eh bien ! reprit Sophie, cest une histoire de revenants !... — Une histoire de reve-nants I et tu timagines que nousaurons peur I dit Césarine ; noussommes toutes des Saviézanes !Dabord, comme sil y en avait detes revenants, et puis, il est dé-fendu dy croire, cest la servantede monsieur le Curé qui me la dit: — Raconte seulement tonhistoire, reprirent les autres. — Eh bien ! commençaSophie, vous savez toutes où setrouve le chalet du Praz là-haut, près des montagnesdu Prabé, cest là quest ce vieuxchalet, une cabane toute casséemaintenant. Dans cette masurevivait, paraît-il, du temps de matrisaïeule, une vieille femme. Elley habitail seule, étant restéevieille fille. Contrairement à lu-sage de par chez nous, elle necausait presque pas. Aussi, auhameau, les commères la détes-. ^4ç5^ 72 LÉGENDES VALAISANNES talent et la calomniaient beaucoup. Cette vieille au visage ridé vivaitgrâce à son incomparable habileté à filer. De ses mains bistrées, agilesquoique vieillies, sortait un fil si fin et si blanc que les évêques deSion le réquisitionnaient pour sen faire faire des draps ou des longues heures de travail étaient interrompues par de nom-breuses et ferventes prières. Souvent elle regardait vers le ciel ; Q paraîtqualors son visage était rayonnant. Cependant elle mourut. Il ny eutpresque personne pour accompagner sa dépouille au cimetière. Onny pensait déjà plus, au hameau ; ceux qui sont morts ne comptentpas !... Une année après sa mort, jour pour jour, quelques jeunes gens duvillage de Tsouchoe ^ arrivèrent tout effrayés chez monsieur le Curé.Lun deux raconta quils revenaient du Prabé. ^^ Comme nous passionsdevant le chalet du Praz dAnte, dit-il, nous vîmes une forme blanche,avec de longs bras et
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