. Gazette des beaux-arts . a déesse, armée dune lance etaccompagnée de deux Vertus drapées à lantique, poursuit avec unesérénité victorieuse, un groupe de monstres où se reconnaissentaisément la Paresse, lAvarice, la Luxure, la Fraude et dautresencore parmi lesquels Mantegna na point oublié lIgnorance, sonennemie de tous les jours. Dans le ciel apparaissent trois bellesreprésentations allégoriques, la Force, la Tempérance et la éa sest plu à accentuer dans les formes le contraste qui étaitdans sa pensée. Minerve et les deux femmes qui la précèdent sontdune beauté tranquille et fort


. Gazette des beaux-arts . a déesse, armée dune lance etaccompagnée de deux Vertus drapées à lantique, poursuit avec unesérénité victorieuse, un groupe de monstres où se reconnaissentaisément la Paresse, lAvarice, la Luxure, la Fraude et dautresencore parmi lesquels Mantegna na point oublié lIgnorance, sonennemie de tous les jours. Dans le ciel apparaissent trois bellesreprésentations allégoriques, la Force, la Tempérance et la éa sest plu à accentuer dans les formes le contraste qui étaitdans sa pensée. Minerve et les deux femmes qui la précèdent sontdune beauté tranquille et forte; les Vices sont personnifiés pardes figures grotesques et quon dirait caricaturales, si un tel motparaissait de mise vis-à-vis dun pareil maître. Dans ces difformitésque Mantegna utilise pour souligner son intention morale, il fautvoir les imaginations naïves dun rêveur peu familier avec lesmonstres : elles ont une sorte de bonhomie. Quand la fantaisie de 1. Gaye. Cartcggio dartisli. II. p. XXXIV. — 2° PÉRIODE. 16 122 GAZETTE DES BEAUX-ARTS. Mantegna le conduit sur les confins de la laideur, il est presque gênéou du moins enfantin. Son génie ne respirait librement que lorsquilavait à exprimer des émotions douloureuses ou à glorifier les formesembellies. Pour savoir combien il était à laise dans la grâce et quel fut sontriomphe quand il chanta la beauté pure, il faut étudier lautre tableauquil peignit pour Isabelle dEsté, le Parnasse. Mantegna nous intro-duit dans le monde enchanté de la féerie antique. Mars et Vénus sontdebout sur le sommet dun rocher qui se découpe en arcade et quecouronne un bosquet dorangers. Devant eux, dans la prairie, Apollonfait danser les Muses, figures dune beauté immortelle dont toutelItalie et Poussin lui-même essayeront plus tard dimiter lélégancesouveraine. A droite, Mercure sappuie sur le cheval ailé; au secondplan, Vulcain apparaît au seuil de son officine de forgeron. A lhorizon,de haut


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