. Eugène Carrière, peintre et lithographe . Cest fini, je nepeindrai >• Il sortit, lentraîna avec sa femme et sesenfants au Parc Monceau, prit un dernier contact vivantavec la foule et le pavé, vit encore une fois lombre desarbres mourir dans les eaux Puis il saban-donna à son destin. Huit jours, on put croire quil allait mourir. Il était (i) Eugène Carrière, Loc. muet, inerte. Seulement, les yeux vivaient. Ils avaienttoujours au fond deux la source de lumière. Et quandon faisait appel àlintelligence, ellerépondait toute en-tière, une, décisive,profonde, commeel


. Eugène Carrière, peintre et lithographe . Cest fini, je nepeindrai >• Il sortit, lentraîna avec sa femme et sesenfants au Parc Monceau, prit un dernier contact vivantavec la foule et le pavé, vit encore une fois lombre desarbres mourir dans les eaux Puis il saban-donna à son destin. Huit jours, on put croire quil allait mourir. Il était (i) Eugène Carrière, Loc. muet, inerte. Seulement, les yeux vivaient. Ils avaienttoujours au fond deux la source de lumière. Et quandon faisait appel àlintelligence, ellerépondait toute en-tière, une, décisive,profonde, commeelle létait à la der-nière seconde où sespieds avaient tou-ché la terre, commeelle le resta jusquàla fin. Cest dans uneminute tragique,comme on pensaitquil sen allait, quiltransmit aux siensleur plus cher héri-tage : « Je lègue àmes enfants ce queceux qui mont aiméont trouvé de bonen moi ». Jusquà la fin, sesyeuxvécurentetsonesprit. Il voulaitvivre, ou, tout aumoins, comme illavait souhaité un Demiere étude. 165. jour, « mourir en marche ». La gorge ouverte, le côté gaucheparalysé, passant à peine deux heures chaque jour hors deson lit, sur un fauteuil de malade, il mourut tout de mêmeen marche. Il progressait sans arrêt, et, comme il arrivetoujours, ainsi que les arbres et les fleuves, plus ouvert etplus large à mesure quil avançait en âge et séloignait dessources de son être. « Il ne faut pas me laisser mourir,japprends trop de choses! >/ Plus il voyait approcher lamort, plus il voulait sentir, plus il voulait comprendre,ayant peu de temps devant lui. Le désespoir au cœur, ilvoyait se retirer de lui cette vie quil aimait dune passionsi clairvoyante. Mais, devant ce quil ne pouvait empêcher,il comprit la nécessité de consentir à son sort sans révolte,il nexhala pas une plainte. Il trouva encore dans saraison la force dobserver son agonie, afin den trans-mettre les enseignements à ses enfants, et de dominersa douleur pour l


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