. Histoire d'un casse-noisette . que tu étais déchaussée du piedgauche, et que ton soulier était à trois ou quatre pasde toi? — Ah! petite mère, petite mère, répondit Marieen frissonnant encore à ce souvenir, cétait, vous levoyez bien, les traces de la grande bataille qui avaiteu lieu enire les poupées et les souris; et, ce quima tant effrayée, cest de voir quêtes souris, victo-rieuses, allaient faire prisonnier le pauvre Casse-Noisette, qui commandait larmée des poupé alors que je lançai mon soulier au roi dessouris; puis je ne sais plusce qui sest passé. » Le chirurgien fit desyeux un


. Histoire d'un casse-noisette . que tu étais déchaussée du piedgauche, et que ton soulier était à trois ou quatre pasde toi? — Ah! petite mère, petite mère, répondit Marieen frissonnant encore à ce souvenir, cétait, vous levoyez bien, les traces de la grande bataille qui avaiteu lieu enire les poupées et les souris; et, ce quima tant effrayée, cest de voir quêtes souris, victo-rieuses, allaient faire prisonnier le pauvre Casse-Noisette, qui commandait larmée des poupé alors que je lançai mon soulier au roi dessouris; puis je ne sais plusce qui sest passé. » Le chirurgien fit desyeux un signe à la pré-sidente, et celle-ci dit dou-cement à Marie : ce Oublie tout cela, monenfant, et les souris sont par- lies, et le petit Casse-Noisette est dans larmoirevitrée, joyeux et bien portant. » Alors le président entra à son tour dans la chambre,et causa longtemps avec le chirurgien. Mais, detoutes SCS paroles, Marie ne put entendre quecelles-ci : « Cest du délire. ». 82 HISTOIRE DUN CASSE-NOISETTE. A CCS mots, Marie devina que lon doutait de sonrécit, et comme, elle-même, maintenant que le jourétait revenu, comprenait parfaitement que lon prîttout ce qui lui était arrivé pour une fable, elle nin-sista pas davantage, se soumettant à tout ce quonvoulait; car elle avait hâte de se lever pour faireune visite à son pauvre Casse-Noisette ; mais ellesavait quil sétait retiré sain et sauf de la bagarre,et, pour le moment, cétait tout ce quelle désiraitsavoir. Cependant Marie sennuyait beaucoup : elle nepouvait pas jouer, à cause de son bras blessé,et, quand elle voulait lire ou feuilleter ses livresdimages, tout tournait si bien devant ses yeux,quil fallait bientôt quelle renonçât à cettedistraction. Le temps lui paraissait donc horri-blement long, et elle attendait avec impatiencele soir, parce que, le soir, sa mère venait sasseoirprès de son lit et lui racontait ou lui lisait deshistoires. Or, un soir


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