. Jean qui grogne et Jean qui rit . à un aussi grandpersonnage? JEANNOT. Je lai servi avec zèle; je lai flatté, jai fait pourlui des affaires dans lesquelles il ne voulait pasparaître. JEAN. Des affaires! Quel genre daffaires? JEANNOT. Des affaires dargent, des mémoires à payer, desvins à acheter, des commandes à faire, et autreschoses qui rapportent beaucoup. JEAN. Comment peuvent-elles rapporter? JEANNOT. Es-tu naïf! Tu ne comprends pas? En payant unmémoire de cent francs, je suppose, outre les cinqpour cent, je marchande, je trouve les objets tropchers, je menace de changer de fournisseur.


. Jean qui grogne et Jean qui rit . à un aussi grandpersonnage? JEANNOT. Je lai servi avec zèle; je lai flatté, jai fait pourlui des affaires dans lesquelles il ne voulait pasparaître. JEAN. Des affaires! Quel genre daffaires? JEANNOT. Des affaires dargent, des mémoires à payer, desvins à acheter, des commandes à faire, et autreschoses qui rapportent beaucoup. JEAN. Comment peuvent-elles rapporter? JEANNOT. Es-tu naïf! Tu ne comprends pas? En payant unmémoire de cent francs, je suppose, outre les cinqpour cent, je marchande, je trouve les objets tropchers, je menace de changer de fournisseur. Lefournisseur, qui a tout porté au double, rabat unquart et le cinq pour cent en sus. M. Boissec porteau maître le mémoire avec la somme entière, et ilempoche les trente pour cent, trente francs surcent, et ainsi du reste. Et comme la maison estriche, quon y dépense plus de cent mille francspar an, tu penses que lintendant se fait un jolimagot. » Jean était indigné et il allait se récrier, mais liiiiniiiiilIliJl. JEAN QUI RIT 355 Kersac le poussa du coude et continua à faire boireet parler Jeannot. KERSAC. Ce nest pas bête, en effet, ce que tu fais là.Mais je ne vois pas là dedans quel bénéfice tu ytrouves, toi? JEANNOT. Au commencement, pas grandchose; une piècede cinq francs, de dix francs, par-ci, par-là. Maisquand je me suis habitué aux affaires, jai fait lesmiennes aussi. KERSAC. Comment ça? JEANNOT. Voilà! Je marrangeais avec les marchands pourquils chargeassent leurs mémoires; avec lépicier,outre le prix, il j a le poids; et, alors, au lieuden rogner le quart, je lui en rognais le tiers; jedéclarais toujours le quart à M. Boissec et je gar-dais le reste. KERSAC. Mais pourquoi M. Boissec ne fait-il pas ses af-faires lui-même? Il doit se méfier de toi? JEANNOT. Il ne voulait pas paraître dans les affaires pourne pas être pris. En cas de découverte, il fait touttomber sur moi, il me fait chasser comme un vo-leur, et le maître est cont


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