Le cabinet des fs, ou collection choisie des contes des fs, et autres contes merveilleux, orn de figures. . car laforce du charme étoit dans lepée de diamant. Le méchant Nain aima mieux voir la Prin-celTe privée de vie, que de la voir entre lesbras dun autre; & la Fée du Défert ayant ap-pris cette aventure , détruifit le maufolce qu elleavoit élevé , concevant autant de haine pour lamémoire du roi des Mines dor , quelle avoitconçu de palfion pour fa perfonne. La fecoura-ble fyrene , défolée dun fi grand malheur , neput rien obtenir du deftin, que de les meta-morphofer en palmiers. Ces deux cor
Le cabinet des fs, ou collection choisie des contes des fs, et autres contes merveilleux, orn de figures. . car laforce du charme étoit dans lepée de diamant. Le méchant Nain aima mieux voir la Prin-celTe privée de vie, que de la voir entre lesbras dun autre; & la Fée du Défert ayant ap-pris cette aventure , détruifit le maufolce qu elleavoit élevé , concevant autant de haine pour lamémoire du roi des Mines dor , quelle avoitconçu de palfion pour fa perfonne. La fecoura-ble fyrene , défolée dun fi grand malheur , neput rien obtenir du deftin, que de les meta-morphofer en palmiers. Ces deux corps fi par-faits devinrent deux beaux arbres , confervanctoujours un amour fîdelle lun pour lautre , ilsfe carrefTent de leurs branches entrelacées , 142. Le Nain Jaune. ôc immortaiiienc 1» urs feux par leur tendre Tel qui promet dans !e naufrageUn hccaiombe aux iminoiccls , Ne va pas feulement cmbrairer leurs autelsQuand il fe voit fur le rivage,chacun promet dans le danger jMais le danger de Tou;e-Belle,Tapprend à ne point tengager. Si ton cour aux fcrmens ne peut être fî 45 SUITE D E DON FERNAND DE TOLEDE. i I o R s Q u E Leonore eut fini fa romance ,chacun la remercia avec empiefTcment du plaiiicquelle venoit de leur donner. Je fuis trompé ,dit don Francifque , fi elle neft de la compo-fition de laimable Leonore ou de la jeune Ma-rilde j jy remarque un tour délicat qui refiembîebeaucoup à celui de leur efprir. Quand je lauroisimaginée , répliqua-t-elle modeftement, jenmériterois peu de louanges ; ces fortes douvragesme paroifient très-aifés, ôc pour raconter (im-pie ment quelque chofe , il ne faut pas un grandgénie. Vous en dites alfez , madame , ajoutadon Jaime dans fon baragouin , pour nous per-fuader que don Francifque a connu votre carac-tère : lon doit juger , par le mépris que vousavez pour une romance fi fpirituelle, de votremodeftie. Toute la compagnie fe leva, témoignant quil 144 Don Fernand fiilloic jouir de la liberté que
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