. Jean qui grogne et Jean qui rit . uitter, mon-sieur; vous avez été bien bon pour moi et pourJeannot. Vous reverrai-je jamais? Cest ça ce quime chagrine. Ce serait dur de ne jamais vousrevoir. » Jean leva sur Kersac ses yeux humides; Kersaclui caressa la joue, le front, mais il garda le si-lence. Jeannot entra joyeusement avec le café, lelait, les tasses et le pain. Il semblait avoir changédhumeur avec son cousin; son visage était sou-riant, tandis que celui de Jean était triste. Ils semirent à table; Jeannot seul parlait et riait. Quandle déjeuner fut achevé, Kersac se leva pour faireboire s


. Jean qui grogne et Jean qui rit . uitter, mon-sieur; vous avez été bien bon pour moi et pourJeannot. Vous reverrai-je jamais? Cest ça ce quime chagrine. Ce serait dur de ne jamais vousrevoir. » Jean leva sur Kersac ses yeux humides; Kersaclui caressa la joue, le front, mais il garda le si-lence. Jeannot entra joyeusement avec le café, lelait, les tasses et le pain. Il semblait avoir changédhumeur avec son cousin; son visage était sou-riant, tandis que celui de Jean était triste. Ils semirent à table; Jeannot seul parlait et riait. Quandle déjeuner fut achevé, Kersac se leva pour faireboire son cheval, mais Jean ne voulut pas le laisserfaire, de peur quil ne fatiguât son pied encoresensible. En attendant le moment datteler, Jeanse mit à causer avec Kersac. « Monsieur, lui dit-il, si vous avez une occasionpour Kérantré, vous ferez donner de nos nouvellesà maman, nest-ce pas? Cela me ferait bien plaisir. KERSAC. Non, certainement, mon ami, je ne lui en feraipas donner, mais jirai lui en porter moi-mê JEAN QUI RIT 97 JEAN. Vous-même? Ah ! monsieur, que je vous remercie !Pauvre maman! comme elle sera contente! Vousdemanderez la femme Hélène Dutec, on vous ymènera; cest sur la route, une petite maisonisolée, entourée de lierre. Et puis, monsieur, vou-lez-vous dire à maman quelle mécrive et quelleme donne de vos nouvelles ; je serai bien aise denavoir. » Il était temps datteler; Jean aida Kersac unedernière fois; au moment de se séparer, Kersac ditaux deux cousins : (c Jai une idée : montez dans ma voiture ; je vaisvous mener à la gare du chemin de fer, cela vousabrégera votre voyage. JEAN. Comment cela, monsieur? KERSAC. Montez toujours ; je vais texpliquer cela tout enmarchant. » Quand le cheval fut au trot, Kersac prit la parole :« Voilà ce que je veux faire. Tu te souviens quejai fait une bonne affaire de petits cochons àVannes. Je vais prendre sur mon gain la petitesomme nécessaire pour payer ta place et celle deJeannot jusq


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