Œuvres illustrées de George Sand . vaient succédé une joie fugitive, un rayon de bon-heur perdu. Raymon, chaussé pour le bal, approcha sans bruit surle lapis sourd et moelleux. Il la vit pleurer, et lorsquelletourna la tète, elle le trouva à ses pieds, semparant avecforce de ses mains quelle sellureait en vain de lui , jen conviens, elle vit avecune ineffable joie échouerson plan de résistance. Elle sentit quelle aimait avec pas-sion cet homme qui ne sinquiétait point des obstacles, etqui venait lui donner du bonheur malgré elle. Elle bénitle ciel qui rejetait son sacrifice, et, a


Œuvres illustrées de George Sand . vaient succédé une joie fugitive, un rayon de bon-heur perdu. Raymon, chaussé pour le bal, approcha sans bruit surle lapis sourd et moelleux. Il la vit pleurer, et lorsquelletourna la tète, elle le trouva à ses pieds, semparant avecforce de ses mains quelle sellureait en vain de lui , jen conviens, elle vit avecune ineffable joie échouerson plan de résistance. Elle sentit quelle aimait avec pas-sion cet homme qui ne sinquiétait point des obstacles, etqui venait lui donner du bonheur malgré elle. Elle bénitle ciel qui rejetait son sacrifice, et, au lieu do gronderRaymon, elle laillit le remercier. Pour lui, il savait déjà quil était aimé. Il navait pasbesoin de voir la joie qui brillait au travers de ses larmespour comprendre quil était le maître et quil pouvait ne lui donna pas le temps de linlerruger, et changeantdo rôle avec elle, sans lui expliquer sa présence iniUten-due, sans chercher à se rendre moins coupable quil nelétait : 46 IN Poarqooi pIcarez-ToosT (Page 16.) « Indiana, lui dit-il, vous Pourquoi pleurez-vous?... Jo veux le savoir. » Elle tressaillit de sentendre appeler par son nom ; maisil y eut encore du bonheur dans la surprise que lui causacelte audaee. «Pourquoi le demandez-vous? lui dit-elle, je ne doispas vous le — Eh bien ! moi je le sais, Indiana. Je sais toute votrehistoire, toute voire vie. Rien de ce qui vous concerne nemest étranger, parce que rien de ce qui vous concerneno mest indifférent. Jai voulu tout connaître de vous, etje nai rien appris que no meût révélé un instant passéchez vous, lorsquon mapporta tout saui^lant, tout briséà vos pieds, et que votre mari sirrita de vous voir, si belleet si bonne, me faire un appui de vos bras moelleux , unbaume de votre douce haleine. Lui, jaloux ! oh ! je le con-çois bien ; à sa place je le serais, Indiana ; ou plutùt, à saplace je me tuerais ; car, être votre époux. Madame


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