. Supplément aux Oeuvres de Rousseau, citoyen de Geneve, pour servir de suite à toutes les éditions. étoit tel-lement connu quen lui parlant de la chute desBarmécides, je nauroispas ofé lui ajouter quecette chute faifoit pour ainfi dire la joie publique ;fon ame fenfible en eût frémi. Pefez cette ma-nière de voir avec lopinion où il étoit dêtrehaï de tous les gens de lettres. Je crois au fur-plus que cette équité , dégagée de tout fenti-ment perfonnel, eil: commune aux grands hom-mes, & les diftingue. Un homme de lettres pré-teiidoit que M. de Buffon avoit dit & prouvé f4 Anecdotes. avant


. Supplément aux Oeuvres de Rousseau, citoyen de Geneve, pour servir de suite à toutes les éditions. étoit tel-lement connu quen lui parlant de la chute desBarmécides, je nauroispas ofé lui ajouter quecette chute faifoit pour ainfi dire la joie publique ;fon ame fenfible en eût frémi. Pefez cette ma-nière de voir avec lopinion où il étoit dêtrehaï de tous les gens de lettres. Je crois au fur-plus que cette équité , dégagée de tout fenti-ment perfonnel, eil: commune aux grands hom-mes, & les diftingue. Un homme de lettres pré-teiidoit que M. de Buffon avoit dit & prouvé f4 Anecdotes. avant RoufTeaii, que les mères dévoient nourrirleurs enfans. Oui, nous Pavons tous dit, réponditM. de Buffon j mais M. Roujjeau feul le commande^ fe fait obéir. Il eft permis à un homme commeVoltaire, de dire plaifamment quil voudroit ar-racher les bonnes pages du roman de Julie: levœu de RoiiiTeau eût été darracher les mau-Vaifes des œuvres de Voltaire. Pour nous, fansnous permettre de rien déchirer, nayons jamaisles yeux fixés que fur ce quils ont tous LETTRES DE J. I. ROUSSEAU. d ^ / ( f 7 ) LETTRE DE Mad. la Comtesse de Saint ***A J. R OU S SE AU. Mai 1776. J E viens, Moiifieur, dapporter de la miiH-que chez vous, pour vous prier de la copier;&, je vous lavouerai, elle nétoit quun pré-texte pour avoir lhonneur de vous voir. On madit que cétoic le feul moyen qui pût mouvrirvotre porte: je lai pris, vous me le pardonne-rez, je lefpere, au moins en faveur de ma fin-cérité. Mais bornerez-vous là votre généroUté,& le bonheur de vous voir me fera-t-il toujoursrefufé ? Je nai, je le fais, aucun titre pourlefpérer, & ce defir, ainfi que ma lettre, pour-ront vous paroître étranges. Mais pourquoi vousen plfenferiez-vous ? Je partage ce defir avectoute la terre. Quant à ma lettre & à la de-mande que je vous fais dun feul de vos momens,tout ce que je vous dois, le fecours dont vousmêtes encore tous les jours, je veux dire


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