. Les Epreuves De Charlotte . , appeléeMme de Staël, a faites sur lAllemagne; maiselle était fort juste, il faut en convenir. Quand les invités furent au complet, le cou-sin Gaspard recommença à manifester unegrande agitation, estimant que le moment étaitvenu dentamer le programme des réjouissances,et nosant pas donner le branle tant que safemme naurait rien dit. Enfin la cousine Hildamit un terme aux angoisses du pauvre hommeen déclarant : « Monsieur le professeur von Becker va nousjouer un air de flûte. Wilhelmine laccompa-gnera. » Wilhelmine se leva gauchement — faisait-ellerien autrement?


. Les Epreuves De Charlotte . , appeléeMme de Staël, a faites sur lAllemagne; maiselle était fort juste, il faut en convenir. Quand les invités furent au complet, le cou-sin Gaspard recommença à manifester unegrande agitation, estimant que le moment étaitvenu dentamer le programme des réjouissances,et nosant pas donner le branle tant que safemme naurait rien dit. Enfin la cousine Hildamit un terme aux angoisses du pauvre hommeen déclarant : « Monsieur le professeur von Becker va nousjouer un air de flûte. Wilhelmine laccompa-gnera. » Wilhelmine se leva gauchement — faisait-ellerien autrement? — et se dirigea vers le pianodun air on ne peut plus prétentieux. Cette pauvre jeune fille avait la triste infir-mité de ne pouvoir jamais être naturelle; elleétait intimement persuadée que lunivers enlieravait les yeux fixés sur elle, et, quelque éclatantque lui parût son propre mérite, celte convictionqui ne la quittait en aucune circonstance, ôtaittoute liberté à ses mouvements.^ Si vaniteux que. Les invités commencèrent à arrivi SOIRÉE CHEZ LA COUSINE HILDA. 149 lon soit, il est évident que la pensée dêtretoujours et partout le point de mire du mondedoit finir par vous gêner : cest pourquoi lex-trême timidité nest souvent causée que par untrès sot orgueil. Une jeune fille, bien persuadéeque sa petite personne a peu dimportance,reste simple et naturelle, et par conséquentest toujours gracieuse. Mais la grâce nétaitpas lapanage de Wilhelmine; tous ses gestesétaient étriqués et maladroits, et son rire sansfranchise, sans gaîté, guindé et pointu, sonnaitfaux et impressionnait désagréablement. Toujours hantée par lidée fixe que le sortdes assistants dépendait de ce quelle allaitfaire, elle déploya son morceau de musiquesur le piano avec tant de maladresse, quellefaillit lenflammer aux bougies. Le jeune M. vonBecker se précipita pour parer à ce sinistre et,dans sa hâte, laissa choir sa flûte, ce qui causaau gros Ludwig,


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