Recueil des oeuvres de Madame Du Boccage . ai-je au terme de ma courfeSans goûter le charme trompeurDu préfent qui nous fuit fans ceflc ïToujours vivant dans lavenirJai prévue pafle ma jeuncffe;On jouit peu dun me refte-t-il ? la fagcfle ;Oui, ce bien tenait fans finir ;Mais lâge le change en Rofc fleurit tous les ans ,Tous les ans revient la verdure ,Q;ic ncft-il de notre natureDavoir aufïi plus dun printemps ! je me cruCTc en naiffant dégoûtée dumonde , je penfc pourtant que le dernier venuen cft toujours le plus épris : la nouveauté faittout , elle excite
Recueil des oeuvres de Madame Du Boccage . ai-je au terme de ma courfeSans goûter le charme trompeurDu préfent qui nous fuit fans ceflc ïToujours vivant dans lavenirJai prévue pafle ma jeuncffe;On jouit peu dun me refte-t-il ? la fagcfle ;Oui, ce bien tenait fans finir ;Mais lâge le change en Rofc fleurit tous les ans ,Tous les ans revient la verdure ,Q;ic ncft-il de notre natureDavoir aufïi plus dun printemps ! je me cruCTc en naiffant dégoûtée dumonde , je penfc pourtant que le dernier venuen cft toujours le plus épris : la nouveauté faittout , elle excite ladmitation , accroît les délices,allume la colcrc, provoque lenvie, redouble lhor- 34^ L X T T R E s leur : le bien , le mal diminuent par la durée ;la laideur fc tolère , lamour fc refroidit, lami-tié veut même quelquefois fc renouveller parlabfence. Sil faut pour être heureux en cettevie nen point jouir de peut dcmoufier fe»défirs , lautre nous promet, du moins , de lesfâtisfaire fans les éteindre. Ainfi z l T A L I 347 TRENTE-CINQUIEME LETTRE. A MArc» , ttrre du Prince Rufpi^Uof fur lechemin de Le 17 Mars lysS, ivOus partons ici quelques jours , ma chercfoeur , avec le Cardinal Pafllonei & lAbbé deCinillac pour les déiaffcr des fatigues de la quin-zaine de Piques , dont jai profité pour courir lesmeilleurs Prédicateurs , ils me paroiflcnt grandscxclamateurs ; dans un f^rmon Au: lEnfer jenentendis un sécrier , feu en avant, feu à droite,feu à gauche , feu haut & bas , feu par-tout pouren faire peur à Con auditoire ; mais il ne nousdit point les moyens déviter dy tomber. Leschaires Italiennes font des cfpcccs de longs balconsou le prédicateur court & sagite à fon aifc : leuréloquence parle moins au cœur quaux oreilles& aux yeux. Trop de gcfliculations en ôte lanoblcffc : trop peu chez les Anglois la rend froide,ferrons-nous dans ce médium û difficile à faifii >Avant de crayonner le lieu doù je vo
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