Mœurs, usages et costumes au moyen âge et à l'époque de la renaissance . ne espèce de cour marchande, qui res-plendissait de tout son éclat dans les fêtes de métiers. Les grands officiers de la couronne exerçaient, en vue de leur propre in-térêt, et sans se soucier de lintérêt public, une véritable juridiction de policesur les métiers; ils jugeaient les différends survenus entre les maîtres et lesouvriers, punissaient les querelles, faisaient, soit par eux-mêmes, soit parleurs lieutenants, des visites domiciliaires chez les marchands, afin de dé-couvrir les fraudes ou de constater les infra
Mœurs, usages et costumes au moyen âge et à l'époque de la renaissance . ne espèce de cour marchande, qui res-plendissait de tout son éclat dans les fêtes de métiers. Les grands officiers de la couronne exerçaient, en vue de leur propre in-térêt, et sans se soucier de lintérêt public, une véritable juridiction de policesur les métiers; ils jugeaient les différends survenus entre les maîtres et lesouvriers, punissaient les querelles, faisaient, soit par eux-mêmes, soit parleurs lieutenants, des visites domiciliaires chez les marchands, afin de dé-couvrir les fraudes ou de constater les infractions aux règlements, en frap-pant des amendes, en prélevant des droits pour leurs vacations. Notons queles titulaires des charges de cour avaient toujours à lutter, pour le libre exer- CORPORATIONS DE MÉTIERS. 3o9 cice de leur juridiction sur les métiers, contre le prévôt de Paris, qui voyait,dans leurs actes de suprématie et de bon plaisir, un empiétement sur ses at-tributions personnelles et qui sefforçait de leur résister en toute Fig. 235. — Bannière de la corporation des cordonniers et savetiers réunis dIssoudun. Si, par exemple, le grand panetier faisait enfermer un boulanger à la prisondu Chàtelet, le grand prévôt, comme administrateur de cette prison, le met-tait aussitôt en liberté : en revanche, le grand prévôt punissait - il un artisandu même métier, le grand panetier se portait appelant dans la cause de sonsubordonné; dautres fois, les artisans, mécontents du lieutenant nommé par 3io MŒURS ET USAGES. le grand officier de la couronne, qui les tenait sous sa dépendance, refusaientde reconnaître son autorité, etc.; de là des contestations, des procès inter-minables. On comprend tous les désordres qui devaient naître dun pareilétat de choses. Peu à peu, cependant, et par suite des tendances nouvelles dela royauté qui ne désirait que lamoindrissement de linfluence féodale, lesjuridictions multiples,
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