. L'étang des soeurs-grises . fille unique. Elle allait rester absolument seule, près dun mari qui ne comp-tait pas à ses yeux, car elle avait juré de ne plus revoir Honorine,et rien neût pu la faire revenir sur cette résolution. Pourtant elle se disait, au fond de soi, que si la goutte la faisaitveuve, elle irait rejoindre le nouveau couple en Améri(iue et finirgrandmère en gâtant Denison. On voit que rien navait pu réunir les cœurs séparés de M. etM^ Duclerc, et quils se regardaient toujours comme des étran-gers, quand ils ne se regardaient pas comme des ennemis. On était au jeudi. Bertrand


. L'étang des soeurs-grises . fille unique. Elle allait rester absolument seule, près dun mari qui ne comp-tait pas à ses yeux, car elle avait juré de ne plus revoir Honorine,et rien neût pu la faire revenir sur cette résolution. Pourtant elle se disait, au fond de soi, que si la goutte la faisaitveuve, elle irait rejoindre le nouveau couple en Améri(iue et finirgrandmère en gâtant Denison. On voit que rien navait pu réunir les cœurs séparés de M. etM^ Duclerc, et quils se regardaient toujours comme des étran-gers, quand ils ne se regardaient pas comme des ennemis. On était au jeudi. Bertrand et Denise devaient partir le lundi suivant. Leurs placeset celle de Denison étaient retenues à Bordeaux sur un paquebotprêt à lever lancre pour New-York. Ils étaient ensemble dans le petit salon du rez-de-chaussée,lorsquun domestique remit à Bertrand une lettre dont lécriturele fit pâlir. Après un mstant dhésitation et un regard jeté à Denise, il lou-vrit brusquement et la lut. LE DROIT DU MARI 5)5. 11 sarrètu stiipiMaii. «-t le cœur son-é. Puis il la garda dans sa main et la froissa, comme s^il ne savaitquen faire. Il était visiblement si bouleversé que Denise sen effraya. — Quelle est cette lettre? demanda-t-elle inquiète, et envahiedun noir pressentiment. — Rien ! fit-il avec embarras. 64-« Liv. G4 506 LÉTANG DES SŒURS-GRISES — Rien ! Tu semblés pourtant bien ému ! — Ninsiste pas, je ten prie. Lenveloppe était tombée à terre, avait roulé aux pieds d©Denise. Elle laperçut, y fixa ses yeux, tressaillit, se baissa rapidement,la ramassa, la lut. — Cest lécriture dHonorine ! fit-elle dune voix altéré se taisait, regardait Denise avec embarras, continuant de froisser la lettre dans sa main, lair sombre, avec un auage decolère et de pitié tout à la fois sur le front. — Be;:trand, dit Denise, donne-moi cette Je veux lavoir ! — Tu as tort. Elle te fera du mal. Laisse-moi la brû et ou-b


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