. Les Français peints par eux-mêmes . §ais, ne pas vivre dans lélude dun avoué, pour ré-sister à la douce pensée de se savoir auteur dramatique,pour ne pas rêver sur son grabat un succès semblable à celui du SoKNEun de Saim-Paol : deux cents représenta-tions, six cent mille francs de recette! â Le banquetannuel et le souvenir du Sonneur de Saint-Paul, voilade quoi fertiliser le génie des clercs de la nouvelle ba-soche et des modernes enfants sans souci ; de quoi ré-pondre à toutes les vanités, de quoi fournir à tous les rê-ves, de quoi justifier tontes les intrépidités, de quoi
. Les Français peints par eux-mêmes . §ais, ne pas vivre dans lélude dun avoué, pour ré-sister à la douce pensée de se savoir auteur dramatique,pour ne pas rêver sur son grabat un succès semblable à celui du SoKNEun de Saim-Paol : deux cents représenta-tions, six cent mille francs de recette! â Le banquetannuel et le souvenir du Sonneur de Saint-Paul, voilade quoi fertiliser le génie des clercs de la nouvelle ba-soche et des modernes enfants sans souci ; de quoi ré-pondre à toutes les vanités, de quoi fournir à tous les rê-ves, de quoi justifier tontes les intrépidités, de quoi ex-])liquer toutes ces existences inexplicables ; car, pour êtreauteur dramatique, il suflil de vouloir lêtre, et la vo-lonté, cest la seule foi de notre époque. Dailleurs, quandon ue se croit pas à la rigueur la force de se faire auteurtout à fait, ce qui est un cas excessivement rare, ouquand, par modestie, on ne veut pas lêtre eu entier, onle devient pour une moitié, pour un tiers, pour un quart; LAUTEUR DRAMATIQUE. 209. mais comnip quatre quarts de pièce font toujours un au-teur comiilpt, la postérité ny perd rien et l;i çjloirc dunonilire s en aus;rnente. On est auteur drainati(|ue pourtant de chosesdiUVrcntesI pourle tilre, pour lidée, pourle scénario, pour le dialogue, pour les couplets, pourle choix des airs, pour faire recevoir la pièce, pour dis-cuter avec la censure, pour surveiller les répétitions,pour prêter son nom à lautour endetté, enlin, pour quel-ques écus et quelquefois pour rien du tout. On devient plus facilement auteur draniatiipii! (|uè|ii-cier : â nest pas épicier qui veut! El nétait la craintedoflenscr lutile corporation si admirablement réhabi-litée par M. de Balzac, auteur non dramatique, â le pein-trc en miniature badigeonne mal les décoratiiuis. â jedirais que lauleur dramatique est lépicier littéraire denotre époque. Mais repou
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