Au Kilima-Ndjaro . e rochers jetés lun sur lautre,pêle-mêle, comme par une main cyclopéenne, sélèventencore les restes desséchés dune plante très haute, dunport extraordinaire : cest le séneçon géant (fig. 61) deJohnston, signalé pour la première fois, il y a quatreans, par cet explorateur. Avec laide de Daringo, jenrenverse un pied sans trop de peine pour en prendreles graines. La vie animale est bien faiblement représentée à cettealtitude. Toutefois, un léger papillon gris vole doucementsur les herbes; un petit lézard, gris aussi, se chauffeaux rayons affaiblis du soleil ; près de là sautent


Au Kilima-Ndjaro . e rochers jetés lun sur lautre,pêle-mêle, comme par une main cyclopéenne, sélèventencore les restes desséchés dune plante très haute, dunport extraordinaire : cest le séneçon géant (fig. 61) deJohnston, signalé pour la première fois, il y a quatreans, par cet explorateur. Avec laide de Daringo, jenrenverse un pied sans trop de peine pour en prendreles graines. La vie animale est bien faiblement représentée à cettealtitude. Toutefois, un léger papillon gris vole doucementsur les herbes; un petit lézard, gris aussi, se chauffeaux rayons affaiblis du soleil ; près de là sautent dhumblescriquets; enfin, des traces dune grande antilope, le Pofou(Bosélaphe Canna), attestent que parfois les animaux dela plaine font aussi lascension de la montagne. Par ail-leurs, nul cri que celui dun petit oiseau qui, un moment,vient nous surprendre, salue, passe et disparait. On se retourne : mais rien ne se voit du panorama quisétend derrière nous, rien de la grande forêt, rien des. DU KILIMA-NDJARO A ZANZIBAR 321 énormes contreforts de la montagne, rien de la plaineinfinie ni des fleuves qui sy déroulent; entre eux et noussétend le brouillard argenté qui nous apparaît dicicomme une glace dépolie, comme une mer sans horizon,et nous sépare du monde habité. Nous ne sommes pasau ciel, mais il semble que nous ne soyons déjà plussur terre! Pendant que mes compagnons se reposent et admirent,je me sens de nouveau porté à lécart vers une grossecolline qui domine tout ce plateau et jy monte. Mainte-nant, me voilà seul, tout seul! Oh! le bel oratoire pourpenser à la grandeur de Dieu et à la petitesse delhomme! Il semble que volontiers je resterais là dèsjours, des semaines et des mois, si loin des bas-fonds oùcette pauvre humanité piétine; mais, tout à coup, frappédune indéfinissable, mais pénétrante sensation de soli-tude immense, de silence absolu, universel, je me senscomme effrayé... Je me retourne, et voilà quen bas, clan


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