Aline et Valcour; ou, Le roman philosophique; écrit à la Bastille, un an avant la Révolution de France . de notre — Patience, patience, reprit dom Caries, nousallons bientôt, à leur tour, les envoyer à notreécole. — Monsieur, dis-je au chef, pour couper courtà ces mauvais propos, voilà nos effets, ils ontété volés, nous vous les redemandons. — Vous les aurez, dit le Corregidor, maisvous devez comprendre quil y a quelquescérémonies préalables à remplir avant. Eût-ceété la peine de les prendre, si nous ne voulionspas vous les faire gagner ? — Gagner ce qui nous appartient !.. Et cestun


Aline et Valcour; ou, Le roman philosophique; écrit à la Bastille, un an avant la Révolution de France . de notre — Patience, patience, reprit dom Caries, nousallons bientôt, à leur tour, les envoyer à notreécole. — Monsieur, dis-je au chef, pour couper courtà ces mauvais propos, voilà nos effets, ils ontété volés, nous vous les redemandons. — Vous les aurez, dit le Corregidor, maisvous devez comprendre quil y a quelquescérémonies préalables à remplir avant. Eût-ceété la peine de les prendre, si nous ne voulionspas vous les faire gagner ? — Gagner ce qui nous appartient !.. Et cestun magistrat qui ose nous parler ainsi ? dis-jeavec hauteur. Devez-vous mettre des conditionsquand il sagit de rendre ce qui est à nous?.. — Cette logique nest pas la nôtre, dit lun deces insignes fripons ; le plus fort est toujours lemaître des lois. Un coup dœil sur votre misère,sur labandon dans lequel vous êtes, sur les gensà qui vous parlez, et dites-nous sil vousconvient de résister quand on veut bien — Ce nest pas nous secourir que de nous ^5. ET VALCOUR 189 remettre ce qui est à nous, et cest nous insultercruellement que doser nous le ravir. — Dom Caries, vous aviez raison, dit leCorregidor, je devais faire traîner hier cescréatures dans un cachot, elles seraient plussouples aujourdhui; dona Ruffina, si vous mefaites dire encore une fois de faire votre devoir,je vous fais mettre demain dans une maison devotre connaissance, dont vous ne verrez le soleilde vos jours. A ces mots, linsolente courtière me saisit parle collet de ma robe, et mentraîne vers uncanapé ; mais, me pliant légèrement sous elle, jelui échappe, et mettant aussitôt à la main larmedont jétais munie : — Malheureuse, m*écriai-je, si tu fais un pasvers moi, tu es morte. A linstant les quatre amis se jettent surClémentine et moi ; mais cette valeureusecompagne qui sétait armée en même temps, enculbute un à ses pieds de la main qui ne


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