Oeuvres complètes de Mde Balzac . t Fourchon, je suis attendu pouraffaire aux Aiguës, nous sommes en nuirché pour eune Brunet, petit homme sec, au teint bilieux, vêtu tout en drapnoir, lœil fauve, les cheveux crépus, la bouche serrée, le nez pincé,lair jésuite, la parole enrouée, offrait le phénomène dune physio-nomie, dun maintien et dun caractère en harmonie avec saprofession. H connaissait si bien le Droit, ou pour mieux dire lachicane, quil était à la fois la terreur et le conseiller du canton ;aussi ne manquait-il pas dune certaine popularité parmi lespaysans auxquels il demandai


Oeuvres complètes de Mde Balzac . t Fourchon, je suis attendu pouraffaire aux Aiguës, nous sommes en nuirché pour eune Brunet, petit homme sec, au teint bilieux, vêtu tout en drapnoir, lœil fauve, les cheveux crépus, la bouche serrée, le nez pincé,lair jésuite, la parole enrouée, offrait le phénomène dune physio-nomie, dun maintien et dun caractère en harmonie avec saprofession. H connaissait si bien le Droit, ou pour mieux dire lachicane, quil était à la fois la terreur et le conseiller du canton ;aussi ne manquait-il pas dune certaine popularité parmi lespaysans auxquels il demandait la plupart du temps son paiementen denrées. Toutes ses qualités actives et négatives, ce savoir-fairelui valaient la clientèle du canton, à lexclusion de son confrèremaître Plissoud, dont il sera question plus tard. Ce hasard dunhuissier qui fait tout et dun huissier qui ne fait rien est fréquentdans les Justices de Paix, au fond des campagnes. — Ça chauffe dojic ?... dit Tonsard au petit père IMH. E. LA MKUE TONSAUU. Un bruit un liiiiiietisdainies (loininait un bruissementde reuilla;,e et de breinclies entraînées. ,LLs LES PAYSANS. 531 — Que voulez-vous, vous le pillez aussi par trop, cet homme !...n se défend ! répondit riuiissior ! Ça finira mal toutes vos affaires,le gouvernement sen mêlera. — Il faudra donc que nous autres malheureux nous crevions ?dit la Tonsard en offrant un petit verre sur une soucoupe àlhuissier. — Les malheureux peuvent crever, on nen manquerajamais !... dit sentencieusement Fourehon. ?— Vous dévastez aussi par trop les bois, répliqua lhuissier. — On fait bien du bruit, allez, pour quelques malheureuxfagots, dit la Tonsard. — On na pas assez rasé de riches pendant la révolution, voilàtout, dit Tonsard. En ce moment, lon entendit un bruit horrible en ce quil étaitinexpHcable. Le galop de deux pieds enragés mêlé à un cliquetisdarmes dominait un bruisse


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