La comédie humaine . ie commune. Véronique baissa la tête et Gérard nagea lentementvers lîle, au milieu de ce lac, le plus large des trois et oùle bruit des eaux du premier, alors trop plein, retentissaitau loin en donnant une voix à ce délicieux paysage. — Vous avez bien raison de me faire faire mes adieuxà cette ravissante création, dit-elle en voyant la beautédes arbres tous si feuillus quils cachaient les deuxrives. LE CURÉ DE VILLAGE. 2^^ La seule désapprobation que ses amis se permirent futun morne silence, et Véronique, sur un nouveau regardde monsieur Bonnet, sauta légèrement à terre e


La comédie humaine . ie commune. Véronique baissa la tête et Gérard nagea lentementvers lîle, au milieu de ce lac, le plus large des trois et oùle bruit des eaux du premier, alors trop plein, retentissaitau loin en donnant une voix à ce délicieux paysage. — Vous avez bien raison de me faire faire mes adieuxà cette ravissante création, dit-elle en voyant la beautédes arbres tous si feuillus quils cachaient les deuxrives. LE CURÉ DE VILLAGE. 2^^ La seule désapprobation que ses amis se permirent futun morne silence, et Véronique, sur un nouveau regardde monsieur Bonnet, sauta légèrement à terre en prenantun air gai quelle ne quitta plus. Redevenue châtelaine,elle fut charmante, et la famille Grossetête reconnuten elle la belle madame Grasiin des anciens jours.— «Assurément, elle pouvait vivre encore!» lui dit samère à loreille. Dans ce beau jour de fête, au milieu decette sublime création opérée avec les seules ressourcesde la nature, rien ne semblait devoir blesser Véronique,. et cependant elle y reçut son coup de grâce. On devaitrevenir sur les neuf heures par les prairies, dont les che-mins, tous aussi beaux que des routes anglaises ou ita-liennes, faisaient lorgueil de lingénieur. Labondance ducaillou, mis de coté par masses lors du nettoyage de laplaine, permettait de si bien les entretenir, que depuiscinq ans, elles sétaient en quelque sorte macadamisé voitures stationnaient au débouché du dernier vallondu côté de la plaine, presque au bas de la Roche-Vive. Lesattelages, tous composés de chevaux élevés à Montégnac,étaient les premiers élèves susceptibles dêtre vendus, ledirecteur du haras en avait fait dresser une dizaine pour 24^ SCÈNES DE LA VIE DE CAMPAGNE. les écuries du château, et leur essai faisait partie du pro-gramme de la fête. A la calèche de madame Grasiin, unprésent de Grossetête, piaffaient les quatre plus beauxchevaux harnachés avec simplicité. Après le dîner, lajoyeuse compagnie


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