. Gazette des beaux-arts . r cette mono-chromie du spectacle, au point que notre pensée sendort comme la cou-leur, et que nos sentiments sestompent comme les lointains. Plusieurs fois durant cette traversée par un temps gris, un rayon desoleil a percé les nues et il a pour un moment égayé, animé le bientôt un de nos compagnons, Yan der Neer, nous a montré un elfetde couchant sur leau, effet calme et doux; puis la nuit est venue noussurprendre avant la fin de notre voyage, et le même peintre nous a faitassister au spectacle dun incendie qui avait éclaté au milieu dun vil-lage, près
. Gazette des beaux-arts . r cette mono-chromie du spectacle, au point que notre pensée sendort comme la cou-leur, et que nos sentiments sestompent comme les lointains. Plusieurs fois durant cette traversée par un temps gris, un rayon desoleil a percé les nues et il a pour un moment égayé, animé le bientôt un de nos compagnons, Yan der Neer, nous a montré un elfetde couchant sur leau, effet calme et doux; puis la nuit est venue noussurprendre avant la fin de notre voyage, et le même peintre nous a faitassister au spectacle dun incendie qui avait éclaté au milieu dun vil-lage, près dun canal, derrière un moulin, et qui a longtemps éclairé lacampagne, tandis que les habitants du voisinage se dirigeaient en barquesur le lieu du sinistre, et que dautres y couraient à pied;cependantlincendie, vu de notre chaloupe, nous a paru si admirable, etnoûs trou-vions si belle la tragédie de ses lumières, que nous navons pas voulucontribuer à léteindre. CHARLES BLANC. (La suite prochainement.). LES DESSINS DALBERT DURER* (deuxième article) III. Quelques mois après son retour à Nurem-berg, Durer se marie comme il nous le racontelui-même clans sa chronique de famille :« Quand je fus rentré, Hans Frey traita avecmon père et me donna sa fille Agnès ;il me donna avec elle deux cents flo-rins et fit le mariage qui eut lieu le14 juillet dans la 1494= année. » Cest^/ sans nul doute vers les premierstemps de cette union quil faut placerun cioquis avec cette courte et affectueuse inscription : « Mon Agnès » {Alber-Une). La jeune femme vient de sendormiraccoudée sur une table; elle est vêtue de larobe quotidienne avec le tablier de la ménagère. Le tout nest que som-mairement indiqué par quelques traits de plume, et lintérêt du croquisest surtout dans les deux mots qui laccompagnent. De la même époqueest une série de dessins intéressants au point de vue du costume. Sanségaler les magnifiques études de Hans Holbein le jeune, conservée
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