Gazette des beaux-arts . M. Millet nest pas aussiréaliste quon le dit et quil le croit peut-être lui-même. Jl supprime departi pris certains plis qui le gênent dans les vêtements, il élague systé-matiquement les détails pour mieux accuser la silhouette générale, et,en face de son modèle, il ne perd jamais de vue lidée quil veut expri-mer. Cela peut nêtre pas conforme à sa théorie, ou plutôt à celle quonveut préconiser en son nom, mais cest là ce qui constitue sa force etson originalité. La vie champêtre a aujourdhui de nombreux interprètes, et parmieux il faut citer en première ligne M. Jules
Gazette des beaux-arts . M. Millet nest pas aussiréaliste quon le dit et quil le croit peut-être lui-même. Jl supprime departi pris certains plis qui le gênent dans les vêtements, il élague systé-matiquement les détails pour mieux accuser la silhouette générale, et,en face de son modèle, il ne perd jamais de vue lidée quil veut expri-mer. Cela peut nêtre pas conforme à sa théorie, ou plutôt à celle quonveut préconiser en son nom, mais cest là ce qui constitue sa force etson originalité. La vie champêtre a aujourdhui de nombreux interprètes, et parmieux il faut citer en première ligne M. Jules Rreton. La Bénédiction des 1. Gazelle des Beaux-Aris, ^ période, t. II, p. 362. EXPOSITION DE VIENNE. /i23, blés, le Rapjjel des glaneuses et la Fontaine le représentent à Vienne ;on ne pouvait faire un meilleur choix clans son œuvre. M. Bouguereau,qui a déserté la mythologie pour les paysans, apporte dans ses scènesrustiques sa conscience et son savoir habituels. Le Vœu à sainte Anne,. la Pileuse, lOrange, sont des tableaux dont lagencement est charmant,mais où malheureusement lexécution est, connue toujours, un peu lisseet dépourvue daccent. Nous devons aussi des félicitations à M. Feyen-Perrin pour ses Van-neuses de Cancale, à M. Eugène Leroux pour son Ensevelissement en Bre-tagne, à M. Billet, pour Y Heure de la marée sur les côtes de Normandie. Cest en Alsace que M. Marchai a trouvé ses meilleures inspirations. Zi24 GAZETTE DES BEAUX-ARTS. Le Choral de Lulher et la Foire aux servantes le représentent mieux àVienne que nauraient pu le faire les tableaux qui ont figuré à nos der-nières expositions. M. Jundt, bien que son exécution ne soit pas toujoursdes plus serrées, plaît par sa franche gaieté et son esprit inventif quinest jamais à court. Les Iles du Rhin, le Relour de la fête, la Nowricesous bois, sont de piquantes improvisations oîi la malice déborde, et lesgaucheries campagnardes prennent sous sa touche vivante
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