. Jean qui grogne et Jean qui rit . e cétait un cadeau de M. Abel de ,et lui présenta une lettre, quil ouvrit avec empres-sement. Il lut ce qui suit : (( Mon cher Kersac, vous avez raison; la vie deParis ne convient pas à la bête que je vous envoie ;elle sera plus heureuse chez vous; rendez-moi leservice de laccepter pour votre usage personnel;cest à la campagne quelle déploiera tous sesmoyens. Renvoyez-moi mon palefrenier le plus tôtpossible, jen ai besoin ici. Adieu; noubliez pasvotre ami. (( Abel N » KERSAC. Excellent homme! perle des hommes! cœurdor! comme dit mon petit Jean. Quel bonh
. Jean qui grogne et Jean qui rit . e cétait un cadeau de M. Abel de ,et lui présenta une lettre, quil ouvrit avec empres-sement. Il lut ce qui suit : (( Mon cher Kersac, vous avez raison; la vie deParis ne convient pas à la bête que je vous envoie ;elle sera plus heureuse chez vous; rendez-moi leservice de laccepter pour votre usage personnel;cest à la campagne quelle déploiera tous sesmoyens. Renvoyez-moi mon palefrenier le plus tôtpossible, jen ai besoin ici. Adieu; noubliez pasvotre ami. (( Abel N » KERSAC. Excellent homme! perle des hommes! cœurdor! comme dit mon petit Jean. Quel bonheurdavoir cette bête ! Personne ny touchera que moi !Entrez, monsieur le palefrenier. Venez vous ra-fraîchir. » Kersac confia à Hélène le soin de bien faire boireet manger le palefrenier. Il mena lui-même sa bellejument à lécurie, lui fit une litière excellente, lapansa, la bouchonna, lui donna de lavoine, de lapaille. Quand le palefrenier voulut partir, il lui glissaquarante francs dans la main. Cétait beaucoup. JEAN QUI RIT 443 pour tous les deux. Us se séparèrent avec forcepoignées de main. Cette jument fut une source de joie et de plaisirpour Kersac; tous les jours il faisait naître locca-sion de latteler à une voiture légère, et il la faisaittrotter pendant une heure ou deux, ne se lassantjamais de la regarder fendre rair et faire ladmi-ration de tous ceux quil rencontrait. Il emmenaHélène une fois, mais elle demanda grâce pourlavenir, assurant que cette course si rapide luifaisait peur. Ils reçurent la visite de Jean peu de temps aprèsla mort du petit Roger; M. et Mme de Grignanétaient allés faire un voyage en Suisse et dans lenord de Tltalie avec leur ami Abel, pour distraireSuzanne de son chagrin. Ils y réussirent en partie,mais Suzanne continua à parler sans cesse avecM. Abel de son frère Roger; et pour tous deux cesouvenir avait un charme inexprimable. Ce fut pen-dant ce voyage, durant lequel ils nemmenèrentque Rarcuss, que Jean o
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