Mœurs, usages et costumes au moyen âge et à l'époque de la renaissance . leurs débiteurs avec une rigueur odieuse,exaspéraient le peuple et le portaient à des actes de violence, qui tombaient in-distinctement sur les innocents aussi bien que sur les coupables. La plupartdes arrêts de bannissement contre les juifs neurent pas dautre motif, sinondautre prétexte, que lusure exercée par ces étrangers dans les provinceset les villes où ils étaient admis à résider. Quand les chrétiens apprenaientque ces hôtes avides et rapaces, quils détestaient par préjugé religieux et parjalousie, avaient pours


Mœurs, usages et costumes au moyen âge et à l'époque de la renaissance . leurs débiteurs avec une rigueur odieuse,exaspéraient le peuple et le portaient à des actes de violence, qui tombaient in-distinctement sur les innocents aussi bien que sur les coupables. La plupartdes arrêts de bannissement contre les juifs neurent pas dautre motif, sinondautre prétexte, que lusure exercée par ces étrangers dans les provinceset les villes où ils étaient admis à résider. Quand les chrétiens apprenaientque ces hôtes avides et rapaces, quils détestaient par préjugé religieux et parjalousie, avaient poursuivi avec dureté et entièrement dépouillé de pauvresdébiteurs; quand ils apprenaient que les débiteurs, ruinés par lusure, étaient JUIFS. ?4 79 encore retenus prisonniers dans les maisons de leurs impitoyables créan-ciers , Pindignation générale se manifestait par des violences envers les per-sonnes et gagnait les autorités elles-mêmes, qui, au lieu de rendre impassi-blement justice aux étrangers comme aux nationaux, selon la conscience et. Fig. 366. — La légende du juif évoquant le démon hors dune cuve de sang. Fac-similé dune gravuresur bois des Histoires prodigieuses de Boaistuau, in-4°, Paris, Annet Briere, i56o. les lois, se prononçaient souvent avec partialité, avec passion, au point da-bandonner les juifs à la fureur de la populace. Les sentiments haineux du peuple à légard de la sordide avarice des juifsétaient du reste entretenus par les ballades qui se chantaient, par les légendesqui se racontaient dans les carrefours des villes et dans les chaumières des vil-lages, légendes et ballades qui peignaient ces usuriers sous les plus hideusescouleurs (lig. 366). La plus célèbre de ces compositions populaires est évidem-ment celle qui a dû fournir à Shakespeare lidée de son Marchand de I cuise, 480 MŒURS ET USAGES. car il est question, dans cette vieille ballade anglaise, dun marché concluentre un juif et un chrétien


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