. La Derniere Héloïse, ou Lettres de Junie Salisbury, recueillies et publiées . 58 LA DERNIÈRE LETTRE XXL DE JUNIE A DaRIAMNE. J^ E malheur na pas dû déiunlr deux cœursque le ciel forma lun pour lautre. Ils doiventà jamais sentendre. Tu as, fans doute, appris les fureurs de monPère & la fuite de fa fille. Ne me demande pasde ten rapporter tous les détails : fans juftlfiermon Père , ils feraient faigner ton cœur &le mien. Au foir du jour marqué pour tant dhorreur ,Adelclar, fans men prévenir, écrivit à monPère. Il était forti , & devait fouper retour il lut cette lettre, & me fit a


. La Derniere Héloïse, ou Lettres de Junie Salisbury, recueillies et publiées . 58 LA DERNIÈRE LETTRE XXL DE JUNIE A DaRIAMNE. J^ E malheur na pas dû déiunlr deux cœursque le ciel forma lun pour lautre. Ils doiventà jamais sentendre. Tu as, fans doute, appris les fureurs de monPère & la fuite de fa fille. Ne me demande pasde ten rapporter tous les détails : fans juftlfiermon Père , ils feraient faigner ton cœur &le mien. Au foir du jour marqué pour tant dhorreur ,Adelclar, fans men prévenir, écrivit à monPère. Il était forti , & devait fouper retour il lut cette lettre, & me fit appe-ler. Je defcendis, quoiquil fût déjà tard. Il té-moigna beaucoup de furprife de voir que jenétais pas encore déshabillée ; Se fans refpeftpour lui-même , fans égard aux fentimens quildevait me fuppofer, il ofa Croire quil y avaitun complot formé entre Adelclar & moi. Javais été fi preffée de defcendre , que javaistrop négligemment ferré dans ma robe une let- DernuTV J/e2)t. Jetais étendue a la, porte,la tête enlTe des pierres,cTuand Adelclar Gic .... H È L O I S E. ~ 5^ tre de mon ami, à laquelle je repondais. Elletomba dans la chambre de mon Père,lieureufeencore fi javais pu tromper fa vigilance ! maisce jour devait être un des plus affreux de mavie. Les reproches amers que me faifait Adel-clar , ne fervirent quà irriter de plus en plusmon Père ; & de raifons en injures, & dinjuresen outrages, joubliai, pour un inftant, lerefpe<5l & le filence que je devais garder de-vant lui. Lorfquil commença à fentir le poidsde mes vérités dures, il sabandonna à la colèrela plus violente, & me chaffa de la maifonpaternelle. Jétais étendue à la porte , la tête entre despierres, quand Adelclar , entraîné par un pen-chant involontaire , fans efpérer parler à fon•Amante » venait voir, pour la dernière, fois le?lieux où il lavait encore embraffée la veille. Si jlorfquil la trouva mourante , on peut juger delexcès de fon trou


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