. Strasbourg; . ! — suivaitle quai Saint-Jean et sarrêtait à la maison appelée, depuis Augustin Treus,Maison des Pénitents, Armensùnderhaus. « Ny a-t-il pas là, conclut larchéologue, une pitié très haute, pleine desagesse, de générosité et de bonhomie, cest-à-dire tout à fait de chez nous ? — Quen penses-tu ? demanda Paul à son fils. — Jaurais bien voulu quon fit grâce à Augustin Treus, par pitié pour sa mère. — La justice peut sadoucir à légard de lhomme qui va expier, mais à la con-dition quil se repente et quil expie. Autrement, ce ne serait plus la justice. )) Repas fraternels dAlsace aux


. Strasbourg; . ! — suivaitle quai Saint-Jean et sarrêtait à la maison appelée, depuis Augustin Treus,Maison des Pénitents, Armensùnderhaus. « Ny a-t-il pas là, conclut larchéologue, une pitié très haute, pleine desagesse, de générosité et de bonhomie, cest-à-dire tout à fait de chez nous ? — Quen penses-tu ? demanda Paul à son fils. — Jaurais bien voulu quon fit grâce à Augustin Treus, par pitié pour sa mère. — La justice peut sadoucir à légard de lhomme qui va expier, mais à la con-dition quil se repente et quil expie. Autrement, ce ne serait plus la justice. )) Repas fraternels dAlsace aux interminables causeries! La vieille servante apportait un plat de trois superbes pigeons, tout dodus dansleur enveloppe de lard appétissant. « Et maintenant, dit lhôte desprit si pénétrant et de cœur si bon, écoutezlhistoire des Trois Pigeons du Général Reybell. Elle simpose. )) Lhôte ne dit pas en quoi elle simposait. On le devina, Il fallait que les coiî 22 vives retrouvassent leur appétit, un peucoupé par lémotion poignante du RepasSuprême. Une bonne histoire bien stras-bourgeoise, cest-à-dire bien gaie, étaitindispensable. Le rire nest-il pas lemeilleur digestif, comme il est le meilleurapéritif! « Donc, commença notre vieil ami,après Waterloo, le général Reybell avaitpris sa retraite dans sa maison natale,près de Strasbourg. « Cétait une sorte de bon géant,aux blancs cheveux drus et ras, à lacourte moustache grise, au large visagebruni, aux yeux bleus parfois étincelantsde colère, mais le plus souvent rayon-nants de cordialité un peu railleuse. « Pendant vingt ans, il avait défiéla mort sur les champs de bataille. Sousles grands arbres de son parc, devant le merveilleux paysage du Rhin, près des amisqui lui rendaient visite, il appréciait la vie. « Ses deux amis les plus fidèles étaient le colonel Wurtz, de Phalsbourg, et lecommandant Rumpler, de Colmar. Tous trois avaient fait, presque côt


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