. Gazette des beaux-arts . vait fait le portrait du souverain, et, malgré son âge, il étaitencore valide ; Perréal habitait Lyon, mais il faisait çà et là de fréquentesapparitions à la cour, et les comptes nous apprennent quil était exact àtoucher ses gages. André del Sarte a-t-il connu en France le maître àqui il devait tant, Léonard? On peut en douter. En 1518, Léonard,triste et malade, vivait dans la retraite, et il était fort peu entourélorsquil mourut à Clou le 2 mai 1519. Cest du reste vers cette époquequAndré a dû quitter la France. On se rappelle le récit de Vasari. André del Sarte tra


. Gazette des beaux-arts . vait fait le portrait du souverain, et, malgré son âge, il étaitencore valide ; Perréal habitait Lyon, mais il faisait çà et là de fréquentesapparitions à la cour, et les comptes nous apprennent quil était exact àtoucher ses gages. André del Sarte a-t-il connu en France le maître àqui il devait tant, Léonard? On peut en douter. En 1518, Léonard,triste et malade, vivait dans la retraite, et il était fort peu entourélorsquil mourut à Clou le 2 mai 1519. Cest du reste vers cette époquequAndré a dû quitter la France. On se rappelle le récit de Vasari. André del Sarte travaillait auSaint Jérôme destiné à la mère du roi, lorsquil reçut de Florence deslettres qui, brusquement, motivèrent son départ. Ces lettres venaient de ANDRE DEL SARTE. /i9 Lucrezia del Fede. Lenchanteresse mettait vraisemblablement dans sesécritures un peu de la douceur qui était sur ses lèvres. Elle mandait àAndré quil eût à revenir au plus vite. Ceci peut paraître étrange ; mais. U--- ^\ ^^:r::^y^^^^ TÊTE denfant, pour LE TABLKAU DE LA CHARITE. (Étude à la sanguine, du Musée du Louvre). il nest pas inadmissible quen ces temps lointains, une femme ait eu lafantaisie de rappeler son mari. Quant à André, on peut tenir pour cer-tain quil avait le désir de revoir Lucrezia ; il la toujours chèrement XV. — 2 PÉRIODE. 50 GAZETTE DES BEAUX-ARTS. aimée, et, de la part dun homme de goût, ces tendresses ne sont pointpour surprendre, car Lucrezia — on le voit bien par son portrait — avaitle charme victorieux du sourire, et je nétonnerai personne en disantque, comme une autre Monna Lisa, elle a encore des amoureux. André del Sarte avait dailleurs pour revenir à Florence toutes sortesde raisons sérieuses. Sa passion ly rappelait; il nest pas bon, pensait-il, quune jeune femme soit seule. Mais il se sentait au cœur un autreennui. Il avait laissé au Scalzo une décoration commencée, il voulait allerjusquau bout de son rêve. I


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