Vittore Carpaccio : la vie et l'uvre du peintre . faire sienneset pour donner un cachet national à lart, qui se développa avecune magnificence partout ailleurs inconnue. Larchitecture, mieuxque tout art, entre les splendeurs du ciel et les reflets des eaux, yexprime le caractère de lépoque. Dans les autres pays et à cetteépoque, les monuments ont un aspect de sévérité solennelle ; ici,on dirait une gageure de larchitecte, à voir avec quelle éléganceet quelle facilité il a uni le style oriental au style dOccident,accordé le byzantin et le gothique. Je ne sais quelle énergie nouvelle de sentimen


Vittore Carpaccio : la vie et l'uvre du peintre . faire sienneset pour donner un cachet national à lart, qui se développa avecune magnificence partout ailleurs inconnue. Larchitecture, mieuxque tout art, entre les splendeurs du ciel et les reflets des eaux, yexprime le caractère de lépoque. Dans les autres pays et à cetteépoque, les monuments ont un aspect de sévérité solennelle ; ici,on dirait une gageure de larchitecte, à voir avec quelle éléganceet quelle facilité il a uni le style oriental au style dOccident,accordé le byzantin et le gothique. Je ne sais quelle énergie nouvelle de sentiment respire aussi,depuis le xive siècle, dans les œuvres des statuaires vénitiens,qui ne dédaignent pas lhumble nom de tailleurs de statues des madones ont perdu leur raideur. Elles ouvrent les (i) Burlamachi, Vita di Savonarola, p. 113. Lucca, 1764. (4) c> x £ « i pu > •w-1 ?4 >—i O A O< O o I—I 25W O w 1—1 A i—i «:en HW WX (Xo Hen < X w 5 o w o ,4 g i w <w ?-/? I—I Cm p< 0,. INTRODUCTIONbras en un geste damour, et avec un sourire de paix elles accueillent,sous leur ample manteau, les dévots agenouillés, les mains jointes,serrés les uns contre les autres. Et sur les façades des églises, surles chapiteaux des colonnes, bordés de feuilles dacanthe recour-bées, parmi les fines ciselures, voisinent des statues de chérubins,de saints, de guerriers, sculptées dun ciseau magistral. Beaucoup plus lents furent les progrès de la peinture. Ren-due à lItalie depuis le Trecento, elle ne fut florissante à Venisequavec le Quattrocento. Tandis que Giotto, à Padoue, ornaitdimmortelles fresques la petite église des Scrovegni, les pauvresartistes de Venise continuaient à peindre selon les immuablesnormes byzantines. Mais, dans les Lagunes aussi, linfluence desByzantins commença à faiblir, devant lextraordinaire vertu delart nouveau, dune inspiration plus fantaisiste que religieuse,qui gagnait rapidement toute lItal


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