. La comédie humaine. une attitude méditative, un coude sur latable et la tête appuyée sur lune de ses mains, dont lesdoigts blancs tranchaient au milieu dune chevelure clarté tornbant daplomb sur son visage, et le reste ducorps étant dans lobscurité, il ressemblait ainsi à ces por-traits noirs où Raphaël sest représenté lui-même attentif,penché, songeant à lavenir. Entre cette table et la mar-quise, une grande et belle jeune fille travaillait, assisedevant un métier à tapisserie sur lequel se penchait etdoù séloignait alternativement sa tête, dont les cheveuxdébène artistement lissés


. La comédie humaine. une attitude méditative, un coude sur latable et la tête appuyée sur lune de ses mains, dont lesdoigts blancs tranchaient au milieu dune chevelure clarté tornbant daplomb sur son visage, et le reste ducorps étant dans lobscurité, il ressemblait ainsi à ces por-traits noirs où Raphaël sest représenté lui-même attentif,penché, songeant à lavenir. Entre cette table et la mar-quise, une grande et belle jeune fille travaillait, assisedevant un métier à tapisserie sur lequel se penchait etdoù séloignait alternativement sa tête, dont les cheveuxdébène artistement lissés réfléchissaient la lumière. A elleseule Hélène était un spectacle. Sa beauté se distinguaitpar un rare caractère de force et délégance. Quoiquerelevée de manière à dessiner des traits vifs autour de latête, la chevelure était si abondante que, rebelle aux dentsdu peigne, elle se frisait énergiquement à la naissance ducou. Ses sourcils, très-fournis et régulièrement plantés,. l48 SCÈNES DE LA VIE PRIVEE. tranchaient avec la blancheur de son front pur. Elle avaitmême sur la lèvre supérieure quelques signes de couragequi figuraient une légère teinte de bistre sous un nez grecdont les contours étaient dune exquise perfection. Maisla captivante rondeur des formes, la candide expressiondes autres traits, la transparence dune carnation délicate,la voluptueuse mollesse des lèvres, le fini de lovale dé-crit par le visage, et surtout la sainteté de son regardvierge, imprimaient à cette beauté vigoureuse la suavitéféminine, la modestie enchanteresse que nous demandonsà ces anges de paix et damour. Seulement il ny avaitrien de frêle dans cette jeune fille, et son cœur devait êtreaussi doux, son âme aussi forte que ses proportions étaientmagnifiques et que sa figure était attrayante. Elle imitaitle silence de son frère le lycéen, et paraissait en proie àlune de ces fatales méditations de jeune fille, souventimpénétrabl


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