Œuvres illustrées de George Sand . la rivière sur des planches qui attendaientun pont projeté, et franchit le parterre. Elle fut forcée dosarrêter, car son cœur battait à se rompre ; elle Leva lesyeux vers la fenêtre de son ancienne chambre. Bonheur !Les rideaux bleus resplendissaient de lumière, Raymonétait là. Pouvait-il habiter une autre pièce? La porte delescalier dérobé était ouverte. «Il mattend à toute heure, pensa-l-elle; il va êtreheureux, mais non surpris. » Au haut de lescalier elle sarrêta encore pour respirer ;elle se sentait moins de force pour la joie que pour ladouleur. Elle se


Œuvres illustrées de George Sand . la rivière sur des planches qui attendaientun pont projeté, et franchit le parterre. Elle fut forcée dosarrêter, car son cœur battait à se rompre ; elle Leva lesyeux vers la fenêtre de son ancienne chambre. Bonheur !Les rideaux bleus resplendissaient de lumière, Raymonétait là. Pouvait-il habiter une autre pièce? La porte delescalier dérobé était ouverte. «Il mattend à toute heure, pensa-l-elle; il va êtreheureux, mais non surpris. » Au haut de lescalier elle sarrêta encore pour respirer ;elle se sentait moins de force pour la joie que pour ladouleur. Elle se pencha et regarda par la serrure. Raymonétait seul, il lisait. Cétait bien lui, cétait Raymon pleinde force et de vie ; les chagrins ne lavaient pas vieilli, lesorages politiques navaient pas enlevé un cheveu de satête; il était là, paisible et beau , le front appuyé sur sablanche main qui se perdait dans ses cheveux noirs. Indiana poussa vivement la porte, qui souvrit sans ré-sistance. 72 IX 1)1 En M]6iiic lOLups il lovôii son aviron. (lag; C3 ) « Tu mMltcnJais! séc[i;i-t elle i-n toiiibanl .<ur ses ge-noux cl en nppuyant sa tète défaillante sur le sein deItaymon; tu avais compté lis mois, les jours! Tu savaisque le temps était passé, mais tn savais aussi que je nepouvais pas manquer à Ion Cest toi qui masappelée, me voilà, me voilà ; je me meurs! » Ses idées se confondirent dans son cerveau; elle restaquelque temps silencieuse,haletanle, incapable de parler,de penser. lit puis elle rouvrit les yeux, reconnut Raynion commeau sortir dun rêve, fit un cri de joie et de frénésie, etse colla à ses lèvres, folle, ardente cl heureuse. Il étaitpâle, muet, immobile, frappé do la foudre. — Ileconnais-moi donc, sécriat-elle ; cest moi, cestton Indiana, cest ton esclave que tu as rappelée de lexilet qui est venue de trois mille lieues pour laimer et teservir; cest la compagne de ton choix qui a tout quitté,tout r


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