Au Rhin gaulois . rede-venir Français. Létat actuel leur paraîtle pire de tous ; ils cherchent à lamélio-rer en joignant leurs revendications àcelles de leurs voisins dAlsace ; mais ilsne voient quune solution à leur mal-heur : le retour à la France. Les filles de Lorraine baisent les troiscouleurs dans les occasions rares où legouvernement impérial en tolère lexhi-bition, car depuis lannexion, le drapeo^ufrançais ne flotte quautour des couron-nes dimmortelles. A Strasbourg, lesétudiants presque tous les ans déposentnos couleurs devant la statue de Klé-ber, aux nez des agents, dun faction-nair


Au Rhin gaulois . rede-venir Français. Létat actuel leur paraîtle pire de tous ; ils cherchent à lamélio-rer en joignant leurs revendications àcelles de leurs voisins dAlsace ; mais ilsne voient quune solution à leur mal-heur : le retour à la France. Les filles de Lorraine baisent les troiscouleurs dans les occasions rares où legouvernement impérial en tolère lexhi-bition, car depuis lannexion, le drapeo^ufrançais ne flotte quautour des couron-nes dimmortelles. A Strasbourg, lesétudiants presque tous les ans déposentnos couleurs devant la statue de Klé-ber, aux nez des agents, dun faction-naire et dun corps de garde qui nyvoient jamais que du feu. Quand les orphelins de France, sousles aigles à deux têtes, longent au soleilcouchant la rive du grand fleuve, etque lhymne national est entonné enchœur : Chère patrie. Sois tranquille !Ferme et sûre se tient la garde, la garde au Rhin I il arrivera à tel ou tel de chanter avecles camarades, mais cest à la patrie sur 64 AU RHIN GAULOIS. laquelle Fastre du jour répand en cetteheure ses derniers rayons, cest aux troiscouleurs dazur, de lys et de pourpreque va sa pensée, et cest aux mânes deses aïeux gaulois quil jure de demeurerfidèle jusquà la mort. Il pense aussi à la mère et à la sœur :il les voit derrière la fenêtre basse auxculs de bouteilles cerclés de plomb, àlabri du haut pignon historié sur lequelperchent les cigognes. La vieille cathé-drale gothique se découpe dans le cielet il croit entendre le chant de deuil etde fierté des chères éloignées : Vous naurez pas lAlsace et la Lorraine,Et malgré vous nous resterons Français,Vous avez pu germaniser la plaine,Mais notre cœur, vous ne laurez jamais ! Au jour de la grande partie, ils vien-dront dans nos rangs. Et si la lutte estdifférée, ce seront les descendants quiferont exactement ce quauraient faitleurs pères : cela se sait, cela se sent,les Allemands en sont aussi convaincusque nous : les officiers prussiens sat-tende


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