. Legendes Valaisannes . uste,déclarer avoir entendu maintes fois, le soir ou le matin, le bruit dulinge mouillé du Cocha, frappant sur le battoir — en loccurenoe un blocde pierre, plat ou arrondi, placé au bord du torrent. Si un faneur matinal ou attardé, avant le lever ou après le coucherdu soleil, se trouve à proximité du Cocha, le damné linterpelle et, dunevoix suppliante, lui demande dappuyer sa fourche ou un instrumentquelconque sur le linge, au moment où il frappe sur le battoir, et de lepresser assez fortement pour que, en le retirant, le tissu se déchire. Telleest la condition requise


. Legendes Valaisannes . uste,déclarer avoir entendu maintes fois, le soir ou le matin, le bruit dulinge mouillé du Cocha, frappant sur le battoir — en loccurenoe un blocde pierre, plat ou arrondi, placé au bord du torrent. Si un faneur matinal ou attardé, avant le lever ou après le coucherdu soleil, se trouve à proximité du Cocha, le damné linterpelle et, dunevoix suppliante, lui demande dappuyer sa fourche ou un instrumentquelconque sur le linge, au moment où il frappe sur le battoir, et de lepresser assez fortement pour que, en le retirant, le tissu se déchire. Telleest la condition requise pour que le malheureux pénitent soit délivré deses peines. Mais si par malheur linstrument glisse, ou que la pression soittrop faible pour quen le retirant le linge ne soit pas déchiré, le Cocha Doù vient ce nom local qui sert à désigner lesprit dun mort revenu sur la terre ?Nous en avons vainement cherché létymologie, et la science patoisante ne nous fournitaucun indice sur lorigine de ce LÉGENDES VALAISANNES 45 reste dans la damnaiion, et linfortuné qui na pas réussi à le délivrer estmenacé dêtre haché aussi menu que lherbe quil vient de faucher. On raconte à Evolène quun jour un Cocha fut délivré par un fau-cheur, qui sut si fortement retenir le linge sale du damné avec safourche, quil en fit plusieurs lambeaux. Lâme du défunt apparut lamême nuit au charitable paysan et lui dit : « Grâce à toi, je suis sauvée, et je jouis maintenant du bonheuréternel ; je suis venue pour te remercier, en tannonçant que, pour tarécompense, tu seras béni de Dieu dans ta famille, jusquà la quatrièmegénération. » Les événements qui suivirent se chargèrent de confirmer en touspoints la prédiction du Cocha : les quatre générations de la famille dupaysan fournirent huit religieux à lEglise et autant de tabellions à lamagistrature, ce qui représentait alors à la campagne, le summum de lagloire terrestre.


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