. Contes mauve . geaient en galo-pant : rouges étaient leurs pattes, rougesles éclaboussures sur les sabots et la robedAnémone, rouge aussi la sphère Enfin ils sortirent de cette horreur!Encore durent-ils courir plus de dixlieues, avant déchapper à la scélérateclameur qui montait de ce champdépouvante. Ils étaient parvenus à lorée duneforêt qui semblait immense. Un ruis-selet y pénétrait à grand clapotisentre deux rives herbeuses où lesrenoncules piquaient lor frais deleurs pétales. Des oiseaux chan-taient; par dessus les voyageursun ciel très pur nacrait son azurde minces traînées d


. Contes mauve . geaient en galo-pant : rouges étaient leurs pattes, rougesles éclaboussures sur les sabots et la robedAnémone, rouge aussi la sphère Enfin ils sortirent de cette horreur!Encore durent-ils courir plus de dixlieues, avant déchapper à la scélérateclameur qui montait de ce champdépouvante. Ils étaient parvenus à lorée duneforêt qui semblait immense. Un ruis-selet y pénétrait à grand clapotisentre deux rives herbeuses où lesrenoncules piquaient lor frais deleurs pétales. Des oiseaux chan-taient; par dessus les voyageursun ciel très pur nacrait son azurde minces traînées de nuages. IIrégnait une telle paix en ce lieuque la jeune fille et ses loupssy reposèrent corps et âme, aprèssêtre lavés à grande eau dessouillures tout à lheure subies. Le Jade, bon prince, atten-dait, immobile sur un quartierde roc, offrant aux baisers dusoleil la merveille de ses trans-parences, la délicatesse de sestons. Anémone séveillajuste à temps pourle voir repartir. ■^. i36 CONTES MAUVES DE MA MERE-GRAND. — Alerte, debout, amis! cria-t-elle à ses loups. Elle enfourcha le Noir dont cétait le tour de porter, et la course recommença. Elle dura toute une semaine. Enfin, après avoir traversé des contrées singu-lières, peuplées dhabitants étranges, ils arrivèrent dans des pays où la campagneportait des arbres et des fruits tels que nous en voyons chaque jour, et où leshommes shabillaient et paraissaient vivre comme tout le monde. Le Jade reprit alors une allure de promenade. Anémone eut ainsi le temps demieux considérer choses et gens. Or, certaine matinée que, chevauchant le Noir,elle suivait sous de hauts peupliers une route déserte, elle aperçut, assis au reversdun fossé, une espèce de nain vieux, et difforme, aux. jambes tordues commevrillons de vignes. Les mains jointes, il chantait à voix pleurarde : « La charité, ma belle dame,La charité au laid stropiat,Faites aumône à ma misère,Dieu, juste et bon, vous


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