Au Kilima-Ndjaro . us arrivonschez eux. Leur village est précisément celui que noustrouvons après Gondja, et Grain-de-Maïs est bien, commeil nous lavait dit, le propre fils du chef, le vieux Kim-bouté. Quil est content, ce brave patriarche, en re-voyant sa progéniture ! Mais quil est désappointé enapprenant que le fameux Mbaroukou de Gassi, au lieude lui envoyer les mirifiques présents quil lui avaitpromis, lui a gardé ses veaux et quil a voulu vendreses enfants ! *» * Mais quest-ce quon entend là? A peine ont-ils déposé leurs charges sur la place duvillage, que nos jeunes gens de Paré sont en


Au Kilima-Ndjaro . us arrivonschez eux. Leur village est précisément celui que noustrouvons après Gondja, et Grain-de-Maïs est bien, commeil nous lavait dit, le propre fils du chef, le vieux Kim-bouté. Quil est content, ce brave patriarche, en re-voyant sa progéniture ! Mais quil est désappointé enapprenant que le fameux Mbaroukou de Gassi, au lieude lui envoyer les mirifiques présents quil lui avaitpromis, lui a gardé ses veaux et quil a voulu vendreses enfants ! *» * Mais quest-ce quon entend là? A peine ont-ils déposé leurs charges sur la place duvillage, que nos jeunes gens de Paré sont entourés deleurs parents, amis et connaissances. Et voilà que, detous côtés, sélèvent dans lair tranquille comme depetits soupirs prolongés en forme de chant, doux ettendres, piano, pianissimo. Nest-ce pas la voix atténuéedun maitre de musique qui, dans un pensionnat bientenu, donne le la à ses élèves et à qui ses élèves répon-dent? On dirait une cinquantaine de diapasons quiré Village au pied des montagnes de Paré. — Dessin do Mgr Le Roy. It 162 AU Eh bien, ce sont les gens de Paré qui se saluent. Oh!ce salut, je vous le recommande! Tout près, voici Orairv-de-Maïs que sa femme vient de reconnaître. Il arrivaitavec sa charge de linge, la sueur au front; elle sen allaità la fontaine, la cruche sur la tête; or, les deux sétantaperçus, déposent leur fardeau, savancent lun verslautre, se donnent la main, puis détournent la tête, luivers le Levant, elle vers le Ponant. Et, sans une parole,sans un sourire, sans une trace démotion quelconque,les voilà qui commencent cette musique ineffable, véri-table roucoulement perfectionné par lhomme, tout ense balançant la main quils prennent dabord près dupoignet et abandonnent ensuite peu à peu, en pressantla paume, puis les phalanges, puis lextrémité des ès seulement, on se regarde, on se sourit, on se devient humain : la politesse de convention é


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