Oeuvres de . des fentimensqui lui ont coûté la vie; je fetois tropheureufe quil men coûtât aifez de lesvaincre , pour expier tout ce quils luiont fait fouffrir. Ah ! fi fon efprit immor-tel pénètre au fond de mon cœur, il faitbien que la victime que je lui facrifie neftpas tout-à-fait indigne delle. Partagezun effort que vous mavez rendu nécef-faire. Sil vous refte quelque refpect pourla mémoire dun nœud lî cher & fi fu-nefte, ceft par lui que je vous conjure deme fuir à jamais, de ne plus mdcrire ,de ne plus aigtir mes remords, de melaifler oublier , sil fe peut, ce que nousfûmes


Oeuvres de . des fentimensqui lui ont coûté la vie; je fetois tropheureufe quil men coûtât aifez de lesvaincre , pour expier tout ce quils luiont fait fouffrir. Ah ! fi fon efprit immor-tel pénètre au fond de mon cœur, il faitbien que la victime que je lui facrifie neftpas tout-à-fait indigne delle. Partagezun effort que vous mavez rendu nécef-faire. Sil vous refte quelque refpect pourla mémoire dun nœud lî cher & fi fu-nefte, ceft par lui que je vous conjure deme fuir à jamais, de ne plus mdcrire ,de ne plus aigtir mes remords, de melaifler oublier , sil fe peut, ce que nousfûmes lun à lautre. Que mes yeux nevous voyent plus; que je nentende plusprononcer votre nom ; que votre fouvenir O i 318 LaNovteliene vienne plus agiter mon cœur. Jofeparler encore au nom dun amour quine doit plus être ; à tant de fujets dedouleur najoutez pas celui de voir fondernier vœu méprifé. Adieu donc pourla dernière fois, unique & Ah !fille infenfée !••• adieu pour H Ê L O ï 8 E, 313 LETTRE XXXIV. de lAmant de Juliça Madami dOrne. JfciNFiN le voile eft déchiré ; cette longueillufion selt évanouie; cet efpoir fi douxseft éteint; il ne me refte pour alimentdune flamme éternelle quun fouveniramer & délicieux, qui ioutient ma vie Senourrit mes tourmens du vain fentimentdun bonheur qui nelt plus. Eit-il donc vrai que jai goûté la félicitefuprême ? Suis-je bien le même être quifut heureux un jour? Qui peut fencir ceque je fouffre, neft-il pas né pour toujoursfouffrir? Qui peut jouir des biens que jaiperdus, peut-il les perdre ôc vivre encore,& des fentimens C\ contraires peuvent-ilsgermer dans un même cœur ? Jours deplaifirs & de gloire, non vous nétiez pasdun mortel ! vous étiez trop beaux pourdevoir être pendables. Une douce exufe 0 4 ^20 La No u v b l l eabforboit toute votre durée, fk la raffem-*bloic en un point comme celle de léter-nité. Il ny avoit pour moi ni paiTé niavenir, & je goûtois à la fois l


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