Mœurs, usages et costumes au moyen âge et à l'époque de la renaissance . e des droits et des honneurs. Lesentiment de la dignité et de lindépen-dance personnelles, qui est devenu,pour ainsi dire, Pâme des sociétés mo-dernes, nexistait pas ou nexistait quedune manière fort équivoque chez lesGermains. Si nous en pouvions douter,nous naurions quà nous rappeler queces hommes si fiers, si insouciants dela souffrance et de la mort, risquaientsouvent au jeu leur liberté, dans les-poir dun gain pécuniaire qui leur pro-mettait lassouvissement de quelquebrutale passion. Lorsque les Francs semparèrent
Mœurs, usages et costumes au moyen âge et à l'époque de la renaissance . e des droits et des honneurs. Lesentiment de la dignité et de lindépen-dance personnelles, qui est devenu,pour ainsi dire, Pâme des sociétés mo-dernes, nexistait pas ou nexistait quedune manière fort équivoque chez lesGermains. Si nous en pouvions douter,nous naurions quà nous rappeler queces hommes si fiers, si insouciants dela souffrance et de la mort, risquaientsouvent au jeu leur liberté, dans les-poir dun gain pécuniaire qui leur pro-mettait lassouvissement de quelquebrutale passion. Lorsque les Francs semparèrent dela Gaule, leurs coutumes, leurs insti-tutions firent nécessairement invasiondans la société romaine (fig. 6)-, maisce fut pour y exercer la plus désas-treuse influence, à tous les points devue, et lon peut aisément démontrerque la civilisation ne sortit de ce chaos quau fur et à mesure que lesprittudesque se retira du monde. Tant que cet esprit domina, il ny eut pas plusde liberté individuelle que de liberté publique. La patrie se réduisait à la. Fig. 6. — Roi ou chef franc, armé du scramasaxdaprès une miniature du neuvième siècle, des-sinée par H. de Vielcastel. 6 MŒURS ET USAGES. famille, et la nation à la tribu. La Gaule se trouva bientôt morcelée en sei-gneuries presque indépendantes les unes des autres : point de loi générale nidintérêt commun. Voilà comment se manifestait le génie germanique. La solidarité sétablit dabord au sein des familles. Si quelquun souffraitdune violence, il chargeait ses parents réunis den poursuivre la ré question devait alors se vider entre la famille de loffensé et celle de lof-fenseur, également associées dans le but de débattre ensemble une cause quinintéressait quelles, sans reconnaître aucun pouvoir établi, sans invoqueraucune législation en vigueur. Cependant, si les parties sétaient recomman-dées à des hommes puissants, la querelle, grandissant, pouvait allumer lagu
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