. Les poètes de la ripaille : anthologie de poésies de la table du XVe siècle à nos jours ; morceaux choisis, avec préface et notes. LES POÈTES DE LA RIPAILLE Car le fromage y était tout vé à Messieurs. Marrons pourris, poires et pommes molles,En les mangeant ils semblaient de la colle,Car leurs mentons en étaient tout à Messieurs. le vin clairet à trois sols ou quatre,Il en fut bu jusques à deux cents quartes ;Si ivres étaient quil leur ressort des à Messieurs. Ils sont sortis lorsquon ne voyait goutte ;De son logis chacun a pris la route ;Minuit était avant


. Les poètes de la ripaille : anthologie de poésies de la table du XVe siècle à nos jours ; morceaux choisis, avec préface et notes. LES POÈTES DE LA RIPAILLE Car le fromage y était tout vé à Messieurs. Marrons pourris, poires et pommes molles,En les mangeant ils semblaient de la colle,Car leurs mentons en étaient tout à Messieurs. le vin clairet à trois sols ou quatre,Il en fut bu jusques à deux cents quartes ;Si ivres étaient quil leur ressort des à Messieurs. Ils sont sortis lorsquon ne voyait goutte ;De son logis chacun a pris la route ;Minuit était avant quêtre chez à Messieurs. Ceux qui ont fait cette chanson jolieEtaient présents à cette confrérie,Et au festin allèrent avec à Messieurs. BOILEAU-DESPRÉAUX (1636-1711) SUR UN REPAS RIDICULE SATIRE III « Quel sujet inconnu vous trouble et vous altère?Doù vous vient aujourdhui cet air sombre et sévère?Et ce visage enfin plus pâle quun rentierA laspect dun arrêt (1) qui retranche un cjuartier? (1) Le roi avait supprimé, en 1664, un quartier des rentesconstituées sur lHôtel de Le Bu-Li , par lii-nilxciiKit. /O I-KS rOÈTKS DK LA Ques^t devenu ce teint dont la couleur fleurieSemblait dortolans seuls et de bisques nourrie,Où la joie en son lustre attirait les regards ;Et le vin en rubis brillait de toutes parts?Qui vous a pu plonger dans cette humeur chagrine ?A-t-on par cjuelque édit réformé la cuisine ?Ou quelque longue pluie, inondant vos vallons,A-telle fait couler vos vins et vos melons ?Répondez donc enfin, ou bien je me retire. » Ah ! de grâce, un moment, soutirez que je respire. Je sors de chez un fat qui, pour mempoisonner, Je pense, exprès chez lui ma forcé de dîner. Je lavais bien prévu. Depuis près dune année. Jéludais tous les jours sa pouisuite obstinée. ]Mais hier il maborde, et, me serrant la main : « Ah ! monsieur, ma-t-il dit, je vous attends demain. Ny manquez pas au moi


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