. Petites tailles et grands coeurs, 1914! . tugiéb. A neuf heures, la grille est ouverte : un flot hu-main sengouiTre dans les salles dattente et sur lequai. Les employés sont débordés; cest un indes-criptible désarroi, au milieu duquel on a la plusgrande peine du uionde à empêcher las enfantsdétoulTer et à gardei en mains les sacs ou paquetsde modestes din:iensions dont on a tenté de secharger. Cest miracle si les membres dune mêmefamille ne se perdent pas de vue, surtout quand onest à II tête de quatre enfants. EnUn, entassée dans des wagons où quinze per-sonnes ont à se partager lespace ord
. Petites tailles et grands coeurs, 1914! . tugiéb. A neuf heures, la grille est ouverte : un flot hu-main sengouiTre dans les salles dattente et sur lequai. Les employés sont débordés; cest un indes-criptible désarroi, au milieu duquel on a la plusgrande peine du uionde à empêcher las enfantsdétoulTer et à gardei en mains les sacs ou paquetsde modestes din:iensions dont on a tenté de secharger. Cest miracle si les membres dune mêmefamille ne se perdent pas de vue, surtout quand onest à II tête de quatre enfants. EnUn, entassée dans des wagons où quinze per-sonnes ont à se partager lespace ordinairementréservé à huit ou dix voyageurs au plus, la majeurepartie de la foule sest casée; le reste prend das-saut les fourgons des bagages, et même les toitsdes wagons. .Mme Roger na quune place des plus étroite;elle a pris Yvonne sur ses genoux. Marthe est assisesur un sac quelle partage avec Fred. Clémence et lacuisinière sont debout. Un enfant, au nombre desvoyageurs, a offert à Hubert de sasseoir à côté de. Un ilot^liumain sengoulïre ^ur le quai. lexil ââî lui sur des manleaux roulés, posés à terre. Cestdéjà beaucoup dêtre monté dans le train, mais cenest pas tout. En temps de guerre, on ne peutrépondre de rien ! Il est neuf heures trente, et, dans la lourde atmo-sphère de la gare, le train reste immobile. Un quart dheure, une demi-heure, une heuresécoule. Ceux qui peuvent approcher des portières essayentdentrevoir un employé pour apprendre de luiquels sont les projets de ladministration sur cesnombreux wagons bondés de monde, et quon avaitcru destinés à partir. Les employés sont rares, lesemployés sont ahuris! Interrogés, ils lèvent lesbras en lair et déclarent quils ne peuvent ré-pondre. Jusquoù ira ce train? quand partira-t-il?quand arrivera-t-il? Autant dinconnus sur lesquelsil faut se résigner à attendre. Un morne silence règne dans la plupart des com-partiments. Il est interrompu de temps à autre par quelqued
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