L'Eloge de la Folie : composé en forme déclamation . tes les armes y vont=^.Ces Sacrificateurs font ravis , quand , par quel-ques paflages des Anciens, ils peuvent allarmer lesconfciences, & faire voir à la populace, quon leurdoit bien autre chofe que la Dîme : mais de penferà ce quon lit en tant dendroits touchant leurs de-voirs envers les Peuples, ceft ce qui ne leur entrejamais dans lefprit. Ils devroient bien au moins lefouvenir, que leur tonfure les avertit quils ont rom-pu avec le Monde, & quils ne doivent soccuperque des chofes du Ciel : mais ces gens tout dévouezà la volupté simaginent
L'Eloge de la Folie : composé en forme déclamation . tes les armes y vont=^.Ces Sacrificateurs font ravis , quand , par quel-ques paflages des Anciens, ils peuvent allarmer lesconfciences, & faire voir à la populace, quon leurdoit bien autre chofe que la Dîme : mais de penferà ce quon lit en tant dendroits touchant leurs de-voirs envers les Peuples, ceft ce qui ne leur entrejamais dans lefprit. Ils devroient bien au moins lefouvenir, que leur tonfure les avertit quils ont rom-pu avec le Monde, & quils ne doivent soccuperque des chofes du Ciel : mais ces gens tout dévouezà la volupté simaginent avoir fatisfait pleinement àleurs obligations, à lofice du bénéfice^ comme ilsparlent, quand ils ont dit leur Bréviaire. Et com-ment le difent-ils ? Entre les dents, à toute bride :foi de DéelTe, je ne faurois croire quaucun Dieu,ni les entende, ni les comprenne > ils ne senten-dent pas eux-mêmes, les pauvres Clercs, ni en ré-citant, ni en chantant. Mais, & les Prêtres, & * Voyez la Fig. pag. iSS, iSî t.*E L G E. les Laïques ^ font également bien inftmits fur legrand article de la récolte, ou du projfit} & on ré-pète fi fou vent en Chaire, au Confeffionnal, & ail-leurs 5 que les Sacrificateurs font dignes dun doublehonneur^ que les Minifires de VAutel doivent vivrede rjî^ on répète, dis-je, fi fouvent ces maxi-mes facrçes, que pas une femmelette ne les ignore. Pour D E L A F O t I E^ ids$ Pour ce quil y a de pénible ^ Meflîeurs lés Prêtresfe le renvoyent les uns aux autres j eeft tout com-me sils jouoient à la longue paume. Il en efi desEccléfialliques, à peu près comme des Princes : lesRois abandonnent à leurs Premiers Miniftresle foindu Gouvernement i & ceux-ci ont fous eux quan-tité de Subalternes, auxquels ils confient ladmi-niftration de lEtat. De même, les Officiers duSanéluaire fe déchargent, par modeftie, fur le Peu-ple , du fardeau de la dévotion & de la pieté : lePeuple renvoyé ce poids à ceux quils nommentGens d\Eg
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