. Gazette des beaux-arts . tre fois la valeur,car ce sont les plus malhonnêtes gens dici ; personne ne peut sadres-ser à eux pour un service honnête ; de bons camarades mont averti deme tenir sur mes gardes, car ils trompent les bêtes et les hommes. »Quant aux Vénitiens eux-mêmes, il se loue des uns et montre fort peudestime pour les autres : « Que je voudrais, écrit-il à son fidèle ami,que vous fussiez à Venise. 11 y a parmi les Italiens nombre dagréablescompagnons qui sattachent à moi de plus en plus ; on en a le cœur toutjoyeux: ce sont des hommes intelligents, savants, bons joueurs de luth
. Gazette des beaux-arts . tre fois la valeur,car ce sont les plus malhonnêtes gens dici ; personne ne peut sadres-ser à eux pour un service honnête ; de bons camarades mont averti deme tenir sur mes gardes, car ils trompent les bêtes et les hommes. »Quant aux Vénitiens eux-mêmes, il se loue des uns et montre fort peudestime pour les autres : « Que je voudrais, écrit-il à son fidèle ami,que vous fussiez à Venise. 11 y a parmi les Italiens nombre dagréablescompagnons qui sattachent à moi de plus en plus ; on en a le cœur toutjoyeux: ce sont des hommes intelligents, savants, bons joueurs de luth etde fifre, connaisseurs en peinture, gens de nobles sentiments et fort ver-tueux, et ils me témoignent beaucoup destime et damitié. En revanche,on trouve aussi des scélérats, fourbes, menteurs et voleurs, tels que je 1. Commenlarius de vita et obitu. Dom. Anlonii KresSj éd. Norimberga, 1515. 2. Espérons que ce point ne peut manquer dêtre éclairci par les éruditesrecherches de M. Govi sur Lé TETE DAPOTRE POUR LE TRIPTYQUE DE { Albertma, à Vienne ) GazettB des Beaux-Arts Imp.\T?,Pai-Ls, LES DESSINS DALBERT DURER. 447 naurais pas cru quil y en eût sur cette terre, et, si on ne le savait, onles croirait les plus aimables gens quil y ait au monde. » Le portrait nestpas flallé; cest surtout aux peintres que Durer garde rancune : «Jaibeaucoup de bons amis parmi les Italiens qui me recommandent de nepas manger et boire avec leurs peintres. Beaucoup de ceux-ci en effet mesont hostiles : ils copient mes œuvres dans les églises et partout où ilspeuvent les trouver; et cependant ils en disent du mal et prétendentquelles ne sont pas à la manière antique et que pour cette raison ellesne valent rien. » Ils contestent même à Durer le droit dexercer son art sanspayer une contribution : « Apprenez que les peintres sont très-malveillantsà mon égard; ils mont cité trois fois devant les Seigneurs et je doisdonner quatre florins à
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