. Jean qui grogne et Jean qui rit . » On se mit en place. Dzine, dzine, la musiquecommence et la contredanse aussi. Les demoiselles,qui sattendaient à quelque chose dextraordinaire,ne voyant rien venir, sétonnent et deviennent sé-rieuses et contrariées; le dernier chassé-croiséallait commencer. « Hop! » fait M. Abel. Les dan-seurs se précipitent sur les danseuses quils vou-laient avoir et que dautres avaient déjà enlevées ;les demoiselles seffrayent et résistent; les danseursinsistent; les demoiselles cherchent à séchapper,les mères veulent intervenir; la mêlée devientgénérale, le tumulte est


. Jean qui grogne et Jean qui rit . » On se mit en place. Dzine, dzine, la musiquecommence et la contredanse aussi. Les demoiselles,qui sattendaient à quelque chose dextraordinaire,ne voyant rien venir, sétonnent et deviennent sé-rieuses et contrariées; le dernier chassé-croiséallait commencer. « Hop! » fait M. Abel. Les dan-seurs se précipitent sur les danseuses quils vou-laient avoir et que dautres avaient déjà enlevées ;les demoiselles seffrayent et résistent; les danseursinsistent; les demoiselles cherchent à séchapper,les mères veulent intervenir; la mêlée devientgénérale, le tumulte est à son comble; la plupartdes demoiselles comprennent à demi et se ré-signent; lordre commence à se rétablir; quelquestours de valse sont terminés, un seul couple con-tinue à se démener; cest Jeannot et la grosserousse. Abandonnée par Jeannot, personne nenavait voulu; et Jeannot, sétant présenté trop tardpartout, et frémissant à lidée davoir le punchà payer, fut trop heureux de retrouver la grosse. JEAN QUI RIT 203 rousse, quil saisit pour la faire tourner; mais larousse, furieuse de labandon de Jeannot, cher-chait à se sauver; la crainte du punch triplant lesforces de Jeannot, il parvint à lenlever, à la fairetourner malgré sa résistance, malgré les coupsde poing quelle lui assenait avec la vigueur duncolosse pesant deux cents livres; linfortuné Jean-not, plus petit quelle, les recevait sur la tête, etnen continuait pas moins à tourner, accroché auxplis de la robe de la grosse rousse, qui, de soncôté, criait et vociférait mille injures. Hélas! lepauvre Jeannot eut beau supporter avec un mâlecourage cette grêle de coups, eut beau sépuiser enefforts pour accomplir son tour de valse, la dan-seuse lobligea à lâcher prise et le laissa seul, im-mobile près dun groupe dhommes au milieu des-quels Mlle Clorinde chercha secours et protection. Pendant cette scène, Jean, au milieu de sesrires, dit à M. Abel : (c Pauvre Jeannot, il v


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