. Causeries scientifiques. Zoology -- Societies, etc; Zoology -- France. 57 VERS LE PÃLE SUD 229 comme compagnon fidèle pendant tout le temps de notre emprison- nement dans les glaces. Hiver comme été, son vol gracieux et rapide traçait de grands cercles autour de la Relgira. On ne peut souhaiter plus charmant compagnon de captivité que cet Oiseau des régions glacées australes, dont la'taille ne dépasse pas celle d'un Pigeon et qui est blanc, tout blanc, d'une blancheur telle, qu'elle le fait remarquer lorsqu'il est posé sur la neige. Seuls les yeux, le bec et les pattes sont noir de


. Causeries scientifiques. Zoology -- Societies, etc; Zoology -- France. 57 VERS LE PÃLE SUD 229 comme compagnon fidèle pendant tout le temps de notre emprison- nement dans les glaces. Hiver comme été, son vol gracieux et rapide traçait de grands cercles autour de la Relgira. On ne peut souhaiter plus charmant compagnon de captivité que cet Oiseau des régions glacées australes, dont la'taille ne dépasse pas celle d'un Pigeon et qui est blanc, tout blanc, d'une blancheur telle, qu'elle le fait remarquer lorsqu'il est posé sur la neige. Seuls les yeux, le bec et les pattes sont noir de jais. Doucement il plane sur les chenaux d'eau libre; brusquement il fait un crochet et affleurant l'eau il emporte dans son bec le petit animal marin qui lui sert de nourri- ture, ou bien en larges essors il passe à la surface des vastes champs glacés de la banquise ; on di- rait alors une petite houppe de soie toute blanche balancée par l'aile des zéphirs. Les peu- ples antiques, qui croyaient à la migration des âmes, n'au- raient pas manqué de faire du Pétrel des neiges, s'ils l'a- vaient connu, le refuge des âmes sans tâche et sans re- proche. Hélas! le sentiment qu'é- veilla en moi la vue de cet Oiseau se modifia fortement dans la suite, et cruelle fut ma désillusion. Queressenti- riez-vous s'il vous était donné de rencontrer une blanche vierge, au pur profil de madone, que troublé et ému, vous vous ap- prochiez d'elle pour lui murmurer avec ferveur de douces et tendres paroles et qu'elle vous dise alors, d'une voix avjnée, des paroles gros- sières? Vous ressentiriez sans aucun doute une sensation atroce. Eh bien, j'ai eu une sensation semblable en faisant plus ample connais- sance avec le Pétrel des neiges. Un jour, d'un coup de fusil, je blessai l'un d'eux très légèrement à l'aile. Vous me direz que ce n'est pas un moyen recommandable pour entrer en relation avec les vierges, j'en convie


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